RDC / SANTE : « Si la pandémie n’est pas endiguée et si un traitement sérieux n’est pas trouvé contre le Covid-19, le vaccin deviendrait incontournable ».

Cette affirmation est celle d’un  Spécialiste en Gestion des Risques Naturels de l’Université de Liège, à l’occurrence le Professeur Billy BOLAKONGA.

Soutenant son point de vue, le professeur veut rester  cohérent dans sa logique dès le départ qui consiste à privilégier à tout prix la prévention afin d’éviter, dans la mesure du possible, l’expansion de la pandémie dans notre pays.

Abordant la récente polémique sur la problématique du vaccin, il pense que

« …. si la pandémie n’est pas endiguée et si un traitement sérieux n’est pas trouvé contre le Covid-19, le vaccin deviendrait incontournable, surtout quand on connaît la grande fragilité, le sous-équipement et le faible niveau de préparation du système sanitaire congolais… »

Le Recteur de l’université Mariste du Congo pense que le professeur Muyembe a parlé trop vite et son tors est d’avoir placé en avant la RDC dans les essais cliniques des vaccins contre le Covid-19. Dans l’hypothèse malencontreuse de départ (poursuite de la pandémie et pas de traitement sûr), il n’est pas exclu qu’une carte formelle de vaccination anti-covid soit exigée aux voyageurs dans différents pays lors d’un éventuel déconfinement progressif et sélectif.

« J’en veux pour exemple le Nigéria qui exige systématiquement aux voyageurs congolais la possession de la carte jaune. Ce que le Congo doit faire c’est d’éviter de servir de cobaye, j’en conviens, mais être aux aguets d’une éventuelle solution vaccinale dûment testée ailleurs en respectant entre autres le code de Nuremberg (l’un des textes fondateurs de la Bioéthique) et les autres protocoles pour la mise au point de vaccins sains, tout en requérant l’avis du Conseil International d’Harmonisation (ICH). Je mets, par la même occasion, en garde contre des analyses à la volée qui suivraient des avis de la rue qui parle dans tous les sens. L’opinion publique doit compter certes mais la rue ne dirige pas sinon on verse vite dans le populisme. En pareilles circonstances, les instances habiletées à décider doivent analyser froidement et en toute responsabilité les différentes options avancées, sans forcément y adhérer. Celles-ci doivent inéluctablement privilégier le principe de précaution mais en aucun cas exciper du négativisme aveugle »

Billy BOLAKONGA est conscient qu’en pareil moment émettre un tel avis expose à une volée de bois vert mais il en appelle à l’objectivité. Tant il est vrai qu’avec un système de santé assez fragile, peu préparé à faire face à une telle pandémie, un peuple sans protection – à la merci d’éventuelles morts massives – risque bien de ne plus avoir d’autres refuges que le vaccin.

« Encore une fois, j’insiste que sa conception et son utilisation en RDC devra impérativement respecter scrupuleusement toutes exigences et offrir les garanties nécessaires visant avant tout le salut de nos concitoyens qui ne devraient, au demeurant, pas servir de cobaye pour quelque raison que ce soit »

Docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique de l’Université de Liège Gembloux-Agro-Bio Tech, le Professeur Bily Bolakonga Ilye
est Spécialiste en Gestion des Risques Naturels de l’Université de Liège. Il est actuellement Recteur à l’université Mariste du Congo.

La rédaction

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