Social : Pour un agent de la RVA, un dépassement sur la route de l’aéroport est une infraction.
La délégation de la Compagnie Seringu’art de Lubumbashi a connu un désagrément de mauvais goût le mercredi 11 septembre 2019 à l’aéroport de Bangboka. Lisez le témoignage de Djo NGELEKA, responsable de cette compagnie théâtrale venue prendre part à la neuvième édition du Festival Ngoma.
« Moi, Solange, Guy et Nancy sommes à bord d’un 4×4 Prado conduit par chauffeur commis à l’office par Ma Gloire BOLUNDA coordonnateur du groupe TACCEMS. Bel convois en direction de l’aéroport de Bangoka. Une vitesse du chauffeur à la limite de l’exagération. Normal pour quelqu’un qui accompagne « des passagers » qui ont un vol à prendre dans deux heures. À trois kilomètres de l’aéroport, la route semble petite. Devant nous, un minibus de la Compagnie d’africaine d’aviation CAA et un Camion remorque qui, visiblement appartient à la Régie des voies aériennes. Notre jeep perd de plus en plus sa vitesse. Les deux véhicules lui bloquent le passage. Une minute, deux, trois, cinq, ça embête le chauffeur qui s’impatiente. Il résout finalement à se frayer un chemin. Il tente de dépasser le minibus CAA et réussit, puis le bus RVA et le camion remorque. Enfin il a une route vide qui lui permet de rouler assez vite pour arriver à temps pour le check in. Ni le chauffeur, ni moi, ni Solange, ni Guy, ni Nancy personne ne pouvait s’imaginer que le dépassement à trois kilomètres de l’aéroport pouvait plus tard nous causer préjudice et surtout étant déjà arrivés à l’aéroport. Hélas ! C’est le sort qui nous attendait. Au devant du bus RVA, un monsieur soixante dix ans environs, nous intercepte alors qu’on apprêtait à descendre nos bagages. « Eh ! ba bagages wana ekita te ». Pourquoi ?, réplique – je. « Bolingaki bo bomisa nga » dit le monsieur. (Vous avez failli me faire tuer). Notre péché était celui de dépasser la voiture de ce monsieur. Il se veut une autorité et en tant que tel, nous lui devons honneur, respect, soumission et même adoration à l’allure où avançaient les choses. Monsieur exige un pardon. Personne ne veut le lui accorder. Monsieur s’en va et ordonne à ce que personne ne nous ouvre la porte avant de lui demander pardon. Un de ces agents vient et nous dévoile le statut de son chef « Coordonnateur de la RVA » qui représente le directeur. Et il nous conseille d’abord puis nous exige enfin de demander pardon si nous tenons à voyager. Pardon refusé. On a aucun pardon à demander à personne car nous n’avons rien fait à personne. On s’entête, on avance jusqu’à la barrière afin d’entrer et passer les formalités aéroportuaires, c’est la que nous nous rendons compte de la complexité de l’affaire. Personne n’accepte de nous ouvrir. Ce qui est drôle ce que tous reconnaissent qu’ils exécutent un ordre mal donné ».
C’est en ce moment là que tout s’enflamme. Les Lushois s’expriment en français, en Lingala mal parlé et en swahili vagabond (Swahili ya ba yaya) de Lubumbashi. C’est la débandade. Quinze minutes d’échauffourées. Heureusement, tout se solde par une entente qui tranche en faveur des Lushois. Le calme revient et le sourire s’installe.
On se pose quand même la question de savoir pourquoi ce monsieur dont nous taisons l’identité a agit de la sorte. Était – ce un abus de pouvoir ou un trafic d’influence ?