Vote anti-Russie, pour quel dividende ?

Depuis le vote par la RDC de la résolution anti-Russie à l’Assemblée générale de l’ONU, une question taraude l’esprit de ceux des Congolais qui n’ont pas une vision angélique, idyllique, romantique…A savoir quel dividende Kinshasa compte tirer de sa prise de position claire et nette dans un conflit dont les ressorts sont à trouver non dans les » idéaux » brandis, mais dans la guerre d’influence entre l’Occident et la Russie , héritière de l’ex-URSS ? En d’autres termes, la version » light » de la guerre froide entre l’Ouest qui élargit sa clientèle avec pour horizon stratégique l’Ukraine et le noyau dur de l’Est qu’incarne Poutine.

Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que dans cette » guerre entre grands « , l’Afrique fait figure au mieux de simple variable d’ajustement et, au, pire ne compte que pour du beurre. Pour le coup, le Continent représentant cette herbe qui pâtit de la bagarre entre deux éléphants.

La question n’est pas tant de savoir le pourquoi du choix pro-occidental de Kinshasa que de s’interroger sur les retombées de cette option. Paraphrasant le Premier ministre british de l’ère victorienne, Lord Palmerston, on peut dire que la RDC ne devrait pas avoir d’amis ou d’ennemis permanents, mais des intérêts permanents.

En l’occurrence, quels seraient ces intérêts ? Quand on sait que des officines des multinationales et autres technostructures battant pavillon Occident ne sont pas étrangères à la tragédie que vit la RDC voici un quart de siècle. Ce n’est même pas la peine d’être géopoliticien pour constater le tropisme rwando-ougandais du bloc anglo-saxon depuis les origines du cycle d’agressions assorties des rébellions business.

Les autorités rd congolaises auraient-elles reçu des assurances d’un changement copernicien de paradigme occidental par rapport aux Grands lacs ? Auquel cas, le vote pro Ukraine rentrerait dans le cadre d’un échange de bons procédés. Une espèce de jeu diplomatique gagnant-gagnant.

Encore que dans cette opération, seul le donnant donnant pouvait garantir le retour sur investissement. On n’y est pas encore. On n’a même pas la certitude d’y arriver. Quantité d’expériences du passé- lointain comme proche- renseignent que les grandes puissances utilisent les pays du sud et/ou leurs dirigeants comme du citron qu’on jette une fois pressé. Ou du kleenex dont on se débarrasse après usage.

Archétype de l’allié de l’Occident, le Président Mobutu a constaté cette dure réalité à ses dépens .Trop tard pour se raviser. C’est, en effet, un maréchal grabataire et crépusculaire qui lâcha : » on m’a poignardé dans le dos « .

José NAWEJ

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