Bavures policières, pas toujours la même acception…

Comment ne pas verser des larmes à la suite de tant de pertes en vies humaines dont un bébé. A Kinshasa et à Goma. Comment ne pas être de cœur avec les proches des victimes. Comment ne pas saluer, pour le cas du regretté Mpunga, la célérité avec laquelle la Justice militaire a pris l’affaire en charge. Comment in fine ne pas noter l’implication du Gouvernement, via son porte-parole, qui ne ménage aucun effort pour communiquer sur tous les aspects que charrie la succession de séquences estampillées « bavures policières « .

Bavure ? Dérapage ? C’est a priori le cas à Kinshasa avec notamment, le « supplice Mpunga« , l’incident de Mbudi et à Goma hier à l’occasion de la ville-morte. Le problème, c’est cette lecture à géométrie très variable du comportement inapproprié et inacceptable de certains policiers.

Il y a peu dans ce même pays, des dérapages de même nature rentraient difficilement dans la catégorie » bavures policières « . Le responsable n’était même pas à chercher parmi les policiers suspectés. L’auteur était tout désigné : Joseph Kabila et ses collaborateurs de la sphère sécuritaire (ministre de l’Intérieur, patron de l’ANR…). Ainsi naquit le tube à succès » Kabila a tué « .

Une chanson qui a cartonné même au-delà des frontières nationales. A preuve, c’était sur base de cette sentence expéditive -façon fatwa- que certains hiérarques du pouvoir JKK étaient blacklistés. Depuis, ces sanctions sont invariablement renouvelées…

Question : serait-il raisonnable, de manière jurisprudentielle, de voir la responsabilité directe du Président Tshisekedi dans les bavures policières qui endeuillent des familles rd congolaises dans la capitale et à Goma ? La réponse est clairement non.

Alors, pourquoi les mêmes personnes qui entonnent le refrain » bavures policières » chantaient hier à tue-tête « le régime Kabila a encore tué » ? Qu’est ce qui a changé pour que les mêmes faits soient qualifiés autrement ?

Personne n’est dupe. Dans l’hystérie anti-Kabila, tous les coups -même ceux en dessous de la ceinture- étaient bons pour atteindre l’objectif. En somme, un heureux croisement entre l’expression proverbiale tirée de » Les femmes savantes de Molière » et la vulgate de Machiavel. A savoir respectivement « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » et » La fin justifie les moyens« . Alors, pour le cas d’espèce, tous les moyens.

Même le Maréchal Joseph-Désiré Mobutu qui, pas plus que son jeune demi homo n’était un ange, a eu sa part de diabolisation. Tout, y compris la moindre incartade d’un agent public faisandé, était mis directement sur son dos. Pour précipiter la chute du » dictateur » installé par le même Occident, la notion de responsabilité individuelle était au mieux mise sous le boisseau, au pire carrément « enterrée« . On connait la suite.

José NAWEJ

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