La faute au  » méchant Poutine  » (Tribune de José Nawej)

Eureka ! Après la covid-1 …, la misère du vaste monde a un autre agent causal : Poutine ! A suivre les grandes chaînes de télé occidentales qui évangélisent en continu la planète Terre, le Président russe passe pour l’alpha et l’oméga de la quasi-totalité des malheurs qui accablent, en ce moment, l’humanité.

Vladimir Poutine n’a droit qu’à un procès uniquement à charge. Exit le contradictoire. Evoquer un seul argument susceptible de relativiser la sentence, mieux la fatwa contre le  » tsar Vladimir  » suffit pour se voir décerné le titre fort peu élogieux d’avocat du diable.

A l’inverse, avancer un seul fait qui pourrait non justifier, mais expliquer l’ire russe est vite assimilé à un crime de « lèse-sainteté « . Comment oser trouver un seul pou sur la tête parfaitement chauve du bienheureux Volodymyr Zelensky ? Lui dont les propos sont bus sans le moindre filtre. Mieux, la parole du Président ukrainien est élevée au rang d’argument d’autorité, façon » Aristote l’a dit « . Ses accusations contre l’Armée russe ont valeur de condamnation d’office. Comme pour le charnier de Boutcha. Pourtant, la riche jurisprudence en matière de communication en temps de guerre conseille de la prudence avant de désigner les responsables. Même s’il y en a un qui a le profil du coupable idéal.

L’intox, la manip, le montage, le mirage sont rarement l’apanage d’une seule partie au conflit. Personne n’ayant le monopole de la vertu. Le cas d’école » Timisoara » reste encore frais dans les mémoires des partisans de la nécessaire de tous les esclaves de la nécessaire distance critique vis -à- vis des faits. En l’espèce, le fait que le patron du Kremlin soit loin d’être irréprochable dans l’escalade guerrière en Ukraine ne fait pas mécaniquement du Président ukrainien un agneau d’une blancheur immaculée.

L’antienne « c’est la faute à la guerre », sonne autant comme une brèche que comme une excuse…sans frais à tous les gouvernants du monde. En ce compris, naturellement, sous les tropiques rd congolaises. Tout ou presque est mis sur le dos du » variant Poutine « .

La hausse du prix de l’essence ? C’est la faute à la guerre russo-ukrainienne. L’augmentation généralisée des prix de produits de première nécessité, même les piments ? C’est encore le fait de ce « maudit » conflit entre Russes et Ukrainiens. La diminution du volume de la baguette ? C’est toujours à cause de ce qui se passe en Ukraine. Du pain béni pour le Gouvernement qui trouve de quoi faire le Ponce Pilate.

La Rédaction

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