Les « noyeurs » du maître-nageur se noient. (Tribune de José Nawej)

Se faire l’avocat du diable dans « l’enfer Kabund » ? Ce serait, assurément du point de vue des juges et des jurés de l’UDPS,  tenter le diable.

Pourtant, dans le jury populaire de samedi dernier, le diable était dans les détails. Car, la noyade forcée du désormais « ex-maître- nageur » fait tout de même remonter à la surface quantité de questions  frappées du sceau du bon sens.

Comment un personnage sur qui pèse autant de griefs gravissimes a-t-il pu rester toutes ces années à la tête du parti et, qui plus est, occuper le poste éminent de Premier vice-président de l’Assemblée nationale ? Un homme qui a été accusé et condamné pour  escroquerie « par la vente des cartes, acte  de corruption et d’extorsion dans les nominations aux postes de l’Etat, violences physiques et verbales sur les combattants ».

Cet acte d’accusation comporte aussi « la supercherie politique en s’autoproclamant informateur lors de la coalition FCC-CACH et l’agression répétée contre les éléments de la Garde républicaine ». Conclusion…logique à la suite de cette kyrielle de charges : « nous trouvons en lui un véritable délinquant politique ».

Délinquant ? Le mot est lâché. Parti présidentiel, l’UDPS était donc dirigé par un « délinquant politique » ! Et c’est ce « délinquant » qui défend les couleurs du parti présidentiel et formation phare de l’Union sacrée au sein du bureau  de l’institution centrale de tout régime démocratique. En l’occurrence, la chambre basse du Parlement.  Comment a-t-on laissé longtemps, très longtemps même quelqu’un  de « fort peu recommandable » engager l’UDPS, piloter la task force à l’origine de l’OPA ou de ce que la rhétorique officielle appelle « requalification » de la majorité parlementaire ?

Tout se passe comme si l’UDPS était en train de se plaindre de ses propres turpitudes. Or, pas besoin d’être doué en droit pour se souvenir de l’adage érigé en principe, à savoir « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude« .

Voilà comment le « procès Kabund » cache-mal- le procès contre la gouvernance UDPS. Car, mutatis mutandis, les griefs contre le tout nouvel ex-faiseur de rois peuvent être retenus à l’encontre de  nombre de hiérarques de la Fatshisphère dont l’enrichissement à la vitesse du son ne saurait s’expliquer autrement que par le modus operandi reproché à Kabund.

En guise de C.Q.F.D. (Ce qu’il fallait démontrer), en coupant la tête qui… dépasse -une vieille pratique du parti  tshisekediste-,  l’UDPS met à nu sa pratique du pouvoir vieux de seulement  trois ans. Quand les « noyeurs » se noient en noyant le « maître-nageur ».

Quel « enfer » ! 

José NAWEJ

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