L’USN ou le FCC-CACH bis … (TRIBUNE DE JOSÉ NAWEJ)
De qui est finalement l’enfant appelé « Union sacrée pour la Nation » née en décembre 2020 après le divorce sans consentement entre le FCC et CACH ? Cette question vaut son pesant d’or du fait qu’à mesure qu’elle grandit et grossit, l’Union sacrée de la Nation ressemble de plus en plus au couple divorcé FCC-CACH.
Les dégustateurs patentés des crus millésimés rd congolais se rendent de plus en plus à l’évidence que si le contenant a changé d’appellation, le contenu est en train de recouvrer le goût de l’ancien breuvage. Les partisans d’Antoine de Lavoisier ne manqueraient pas de rappeler fort opportunément la célèbre loi de ce non moins célèbre chimiste selon laquelle « rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme ».
Alors que d’autres y iraient du fameux « chassez le naturel, il revient au galop ». Enfin, un coup d’œil dans le panier à boutade de l’inénarrable feu Mungul Diaka on y trouverait son numéro sur le véhicule qui demeure le même et seul le chauffeur a changé !
A la base de ces différentes métaphores, un constat. Si l’Union sacrée de la Nation devient chaque jour qui passe « l’Union pour tous », son visage renvoie au portrait craché -excusez du peu- de feue la coalition FCC-CACH. Par la magie de la transhumance politique bien de chez nous, le « vieil homme » qu’on a cherché à trucider est toujours vivant !
Au pays de l’histoire en perpétuel recommencement, la fortune de l’Union sacrée de la Nation de Tshisekedi-fils ressemble fortement au sort de l’Union sacrée de l’opposition de Tshisekedi-père. Comme celle-là, celle-ci était aussi devenue au fil du temps le réceptacle de la classe politique zaïroise qu’elle était censée assainir. Mobutistes « pur sucre », « grands et bébés dinosaures » devenus kengistes, lumumbistes de façade ou par simple ascendance …tout ce beau monde adhéra à l’Union sacrée de l’Opposition.
Il ne manquait plus que le Maréchal Mobutu lui-même pour que la plateforme de l’opposition finisse de revêtir les atours du MPR-bis ! Mutatis mutandis, seul Joseph Kabila manque à l’appel pour que l’Union sacrée de « Fatshi béton » achève sa ressemblance avec la coalition FCC -CACH !
A partir de cette sempiternelle déclinaison de la formule « le roi est mort, vive le roi », on peut trouver l’explication du « sur place » ou de la marche à reculons que l’on enregistre depuis des lustres.
Si un proverbe renseigne que c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes, l’expérience très zaïro-congolaise conforte plutôt la locution verbale suivant laquelle il est difficile de faire du neuf avec du vieux. A vin nouveau, outres neuves, dit-on.
José NAWEJ