La « Fatshimania » post-Kabund… (Tribune de José Nawej)

L’euthanasie à dose homéopathique appliquée contre Jean-Marc Kabund n’est pas encore arrivée à son terme que de plus en plus de sociétaires de l’Union sacrée de la Nation s’autoproclament liquidateurs ! Avant même d’être débranché, l’ex-homme fort de la Majorité USN voit, y compris ses « anciens obligés » ou « lieutenants« , s’empresser de l’enterrer. Afin que nul ne l’ignore, les députés dits « progressistes » se sont fendus d’une ode à Félix-Antoine Tshisekedi, tout en lui promettant une majorité parlementaire confortable à l’issue des élections de 2023 .

L’agonie programmée de l’ancien faiseur de rois dans la fatshisphère donne aussi des idées à une quarantaine d’élus battant pavillon « Ensemble pour le changement« . S’offrant « fatshistes » , ces députés mettent carrément en demeure la hiérarchie du mouvement katumbiste -en ce compris les ministres présents dans l’équipe Sama- de clarifier leur position. En puisant dans le lexique du MPR, on exhumerait des formules comme « à bas les militants tièdes » et « vive les militants convaincus et convaincants ».

Ce n’est pas tout. La mosaïque PPRD rappelle à la ville et au pays qu’elle est la « première force politique USN à l’Assemblée nationale » ! Non sans déclamer son poème d’amour envers « Fatshi béton » .

Vivement donc un appareil pour mesurer la « fatshimania » à l’Union sacrée de la Nation! La course à l’échalote sur le thème « plus fatshiste que moi n’est pas encore né » est à son comble. Les écuries de la Majorité rivalisent d’imagination pour déclarer leurs flammes à « l’homme du 24 janvier 2019 ». Pas pour ses beaux yeux. Joseph Kabila sait de quoi il retourne. Lui qui connaît par cœur l’agent causal de la fidélité affichée de l’acteur politique et le délai de péremption de cette allégeance.

Pour l’effervescence en cours, pas la peine de consulter le moindre manuel de sciences politiques pour en connaître les ressorts. La mise à mort de Kabund, le soutien critique de Moïse Katumbi à l’USN, l’éventuel nettoyage des écuries d’Augias rendent presqu’inéluctable la perspective d’une redistribution des cartes. Sans doute la dernière avant les échéances électorales de l’année prochaine. Ce « mercato » de la dernière chance vaut bien des hymnes à la gloire du dispensateur des maroquins et autres strapontins.

Dans ce pays déclaré « mort », la politique reste miraculeusement le seul espace où l’ascenseur social fonctionne à merveille. La preuve, la transfiguration à la vitesse grand V de tous les ex-opposants aujourd’hui au pouvoir. Ca fait saliver. D’où, ce branle-bas de combat pour ne pas rater ce qui pourrait être l’ultime train.

Comme quoi, le malheur de Kabund fait déjà potentiellement le bonheur des autres.

José NAWEJ

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