
RDC : Face au harcèlement de l’hôpital général de Panzi par l’Etat congolais, des voix s’élèvent.
Pour la seconde fois, la direction provinciale des impôts du Sud-Kivu avait scellé en novembre dernier, tous les comptes de l’hôpital général de référence de Panzi, a-t-on appris. Dans un document rendu public par « appel patriotique », dont une copie parvenue à la rédaction de la rfmtv.net et signé par le Professeur Alphonse Maindo et le pasteur Roger Puati, ces deux membres du Conseil Stratégique National, qualifient cet acte comme une d’instrumentalisation d’une institution d’Etat à des fins inavouées.
A en croire les auteurs de cet appel patriotique, le scellage des comptes de l’hôpital général de référence de Panzi dans la périphérie de Bukavu, se fait au regard d’une série des misères, intimidations, menaces et procès. Cet état de chose vise les opposants déclarés ou pressentis dont les droits fondamentaux, comme simplement la liberté d’aller et venir ou tenir une conférence, sont violés systématiquement par ceux-là mêmes chargés de les garantir et de les protéger, poursuivent-ils.
« Cette pratique d’instrumentalisation des services publics contre des personnalités civiles et politiques constitue, à n’en point douter, une funeste dérive qui menace la cohésion nationale et le vivre ensemble. Le pouvoir public est service à la communauté, il est un moyen dont disposent les autorités pour mener l’action publique, mais quand il devient une fin en soi pour les hauts responsables politiques, sa conservation devient une obsession qui finit par faire des dirigeants des esclaves du pouvoir dont ils devraient demeurer les maîtres », déclare le Conseil Stratégique National.
Maindo et Puati s’interrogent sur la nature de cet acte et ne comprennent pas comment l’Etat Congolais peut arriver à pénaliser un hôpital public confessionnel, compromettant la santé des milliers des patients. Des conséquences du scellage des comptes de l’hôpital de Panzi.
La ponction des comptes de l’hôpital de Panzi n’est qu’une cerise sur le gâteau, car l’intention finale c’est de neutraliser un homme perçu à tort comme une menace, déclarent le Professeur Alphonse Maindo et le Pasteur Puati. Selon leurs dires, il s’agit de ternir l’image de l’hôpital de Panzi et du Prix Nobel de la Paix 2018 et de détruire l’autorité morale de Denis Mukwege en le présentant comme un incivique fiscal aux yeux des partenaires. Ces deux membres du Conseil Stratégique National pensent qu’il n’y a aucun doute de nommer cet acte de la campagne de diabolisation du Docteur Denis Mukwege. Le harcèlement de l’hôpital général de Panzi par l’Etat congolais porte atteinte au droit à la vie en compromettant la qualité des soins aux malades (des victimes des viols graves et autres patients graves) et en privant les agents de leurs salaires pendant près de deux semaines. Les comptes de l’hôpital de Panzi fermés ont également comme conséquences : la rupture des stocks des médicaments et matériels médicaux, l’impossibilité de payer les salaires du personnel, l’atteinte à la qualité des soins, la détresse des malades et des familles du personnel, et l’incapacité de payer les fournisseurs des biens et services, bref grave dysfonctionnement du service public. En définitive, ces intellectuels notent que cette mesure constitue un crime contre l’humanité tant l’intention de nuire à l’humanité, et, en particulier, à l’homme qui répare les femmes est manifeste.
Jean Claude Fundi