La République Démocratique du Congo et le Rwanda ont signé le 27 juin 2025, aux Etats Unis, un accord de paix. Un accord dont la quintessence soulève un tollé de rections de part le monde. A propos de cet accord, le politologue et défenseur des droits de l’Homme, Professeur Alphonse Maindo, pense que ce que nous appelons abusivement « les accords de paix » n’est pas un accord de paix. C’est plutôt un accord commercial, où trois états se mettent ensemble pour faire du business. Et ce business, concerne aussi bien les minerais que les ressources naturelles, notamment les parcs.
« Donc, voilà ce que moi je considère comme étant la nature de cet accord qui a été signé et qui ne va pas ramener la paix. Alors, maintenant, puisqu’il s’agit d’un accord commercial entre le RDC, le Rwanda, mais avec la participation des États-Unis, au final, les minerais vont se terminer aux États-Unis. C’est extrait donc en RDC et on amène ça pour être transformé, donc première transformation au Rwanda. Donc, dès là, c’est exporté aux États-Unis. Il s’agit ici d’un accord commercial pour sécuriser l’approvisionnement en matière, en minerais stratégiques pour les États-Unis. Alors, et donc cet accord là n’est pas du tout un accord de paix et ça ne va pas ramener la paix au Congo, (1:31) qu’on le veuille ou non. Puisque les problèmes de fonds n’ont pas été traités, cet accord n’a apporté rien de nouveau par rapport à ce qu’on connaît déjà ».
Selon lui, depuis longtemps, le Rwanda ne fait que ça. Il exploite les ressources du Congo, qu’il transforme en partie et qu’il expédie vers les entreprises occidentales. A l’entendre parler, il s’agirait simplement de formaliser, mais formaliser sur les couverts américains. Parce que, c’est peut-être pour lui donner un peu plus de crédibilité.
Cependant, s’exclame ce professeur des universités, ce qui choque, c’est le fait que même nos parcs seront co-gérés avec les Rwandais. Cela, selon lui, pose des sérieux problèmes.
Le premier problème, c’est qu’on ne parle plus d’agresseurs, ni d’agressés. Puisque s’il s’agit d’un accord de paix entre un pays qui a agressé un autre et un pays qui a été agressé, on devrait établir les responsabilités et prendre l’engagement de ne plus faire ça, (3:03) ou faire payer l’agresseur ses dégâts causés. Or ce n’est pas le cas. Donc, si on considère que c’est un accord de paix, on pourrait dire qu’on a récompensé l’agresseur, puisqu’on lui donne l’accès aux ressources du Congo pour partager avec le Congo, alors qu’il a pillé, il pille, il tue, il massacre au Congo. C’est vraiment quelque chose d’inconcevable. Donc, on s’est fait avoir, si on peut dire les choses clairement.
« …avec cet accord, les autres vont se dire « mais pourquoi nous, on ne ferait pas pareil ? Nous, nous avons soutenu le Congo, nous avons investi là-bas. Qu’il s’agisse du Burundi, qu’il s’agisse de la Tanzanie, qu’il s’agisse encore même de l’Afrique du Sud ou de l’Ouganda, ils peuvent se dire « bon voilà, on fait la même chose que le Rwanda pour être récompensé. Comme ça, on pourrait avoir des minéraux, accès aux ressources et tout ça. C’est don un accord qui met en danger la paix, qui ne favorise pas la paix du tout. Et cet accord ignore les autres dimensions du conflit. Le conflit est un conflit régional. Le conflit est un conflit national. Le conflit, c’est un conflit local. Donc, il y a, si vous voulez, imbrication entre des dimensions régionales, des dimensions nationales, des dimensions locales. Et donc, si on traite ça seulement de manière bilatérale entre deux pays, même si les États-Unis soutiennent ça, mais ça ne résout pas les problèmes ».
Au professeur Maindo de conclure qu’il est donc temps pour nous de pouvoir nous organise, faire en sorte que nous puissions avoir des outils de défense efficaces, que nos militaires soient formés, payés, motivés, bien commandés, bien encadrés, bien équipés, bien nourris, et leurs familles prises en charge, ainsi que les autres forces de sécurité, la police, les services de renseignement, juste pour que nous puissions décourager tous ceux qui prennent les armes contre notre pays. Voilà, c’est la seule voie pour résoudre durablement le conflit.
« … on peut même donner tout le territoire national à ces gens, ça ne sera jamais assez. Ils ne nous laisseront jamais en paix ».
La Rédaction.
