Justice : Affaire Pandatimu / Kelekele, cette lettre de révolte et de soutien du Prof Antoine Ngute à son collègue.

La messe a été dite. Le Professeur Jean Claude Pandatimu, enseignant à l’Université de Kisangani, a été condamné à 12 ans de servitude pénale et à 10 000 dollars américains des dommages et intérêts. Le verdict est tombé ce vendredi 6 Octobre 2023 à 6 heures 25. C’est vers 23 heures que la rédaction de la rfmtv.net reçoit la réaction du Professeur Antoine Ngute Navato, Président de l’APUKIS, Association des Professeurs de l’Université de Kisangani. Nous livrons ici l’entièreté de la lettre que ce dernier a adressé à son collègue et membre de l’association qu’il dirige.

Cher frère, cher collègue, Cher Jean-Claude Pandatimu

Avant tout, reçois les salutations et la compassion de tes collègues. Je ne parle pas ici en leurs noms. Mais je leur réserve une copie de cette missive. Je m’adresse à mon frère et à mon collègue.

Un frère dont le respect aux ainés et la discrétion sont plus que légendaires ; un frère à la foi inébranlable et aux convictions irréductibles ; un père de famille responsable qui travaille dur pour donner une bonne vie à ses enfants ; un frère à l’amour inconditionnel pour ses mères et sœurs, pour ses pères et frères ; un homme « sans histoire » ; un mortel conscient de sa finitude ;un homme bien.

Un collègue travailleur ; un collègue discipliné et rigoureux ; un collègue dont la compétence est reconnue par ses étudiants ; un collègue respectueux ; une valeur sure pour la République.

Je suis désolé de ce qui arrive à ta famille, un beau couple et de jolis enfants; un couple chrétien et référence pour les plus jeunes. Je pensais encore qu’il était possible d’arranger les choses pour le bien des enfants, mais hélas parfois il vaut mieux se séparer pour ne pas se faire du mal, mais ça reste un gâchis.

Tu me connais bien et je te connais. Je ne suis pas capable d’hypocrisie.Je te déclare toute mon affection, toute ma compassion et tout mon soutien dans cette épreuve t’imposée par la vie et par les fossoyeurs de la vie des autres. Sois fort et garde ta foi et ton courage. Je ne suis pas seul ; nous sommes nombreux (hommes et femmes) qui continuons à croire en toi parce que nous te connaissons.

Qu’il plaise au ciel de t’accorder tranquillité et paix au-delà des agitations des ONG en manque d’inspiration et des dossiers. J’aurais voulu les voir aussi déterminées pour les millions du programme de cent jours, pour Bunagana, pour l’Ituri, pour Lubunga, pour Ubundu où les femmes souffrent le martyr. Les femmes seules et les féministes rouillées ont trouvé le moyen de détruire un homme responsable, mais je te dis que rien n’est perdu.

Cher Big, tu es victime d’une injustice. Un père responsable qui a reçu du tribunal la garde de ses enfants pour le bien desquels il travaille sans relâche ne peut pas se retrouver en prison après une violation de domicile.

Une de nos sœurs d’un parti politique fait tout pour te massacrer.

Elle est dans le pouvoir et je ne sais pas ce qui l’empêche à requérir la peine de mort pour toi.

Elle est surement à la recherche d’un bilan et son bilan sera d’obtenir ta disparition. Ce que je connais d’elle c’est qu’elle a fait loupé à la province l’occasion de réparer quelques buses sur la route Yangambi et a préféré d’amener un bateau hôtel au lieu de réhabiliter les villas de Yangambi.

La Tshopo aurait pu profiter de cette rencontre bien financée. Je t’informe aussi que les hauts cadres de son parti étaient nombreux à ton procès en flagrance. De Kinshasa, on attendait ta condamnation comme pour satisfaire un désir de sang. Je peux te dire que la messe était déjà dite.

Je condamne le traitement subi par ton ex pendant féminin. Je ne t’ai pas vu te faire justice toi-même et tu n’es pas policier. L’histoire d’ « auteur intellectuel » revient alors que le souvenir que j’en ai est tout proche. La violation de la consigne du juge sur la garde des enfants, la violation de domicile ne peuvent pas être prise en compte dans un procès devenu populaire et politique.

Pourquoi n’est-elle pas restée chez elle ; pourquoi ne s’est-elle pas adressée au juge du divorce pour obtenir le droit de visite ou la garde des enfants ? Sous d’autres cieux, ce qui s’est passé (atterrir dans la maison de l’ex conjoint sans le consentement de ce dernier ni même une recommandation du juge) est une intention avérée de troubler l’ordre public. La France délimite même un périmètre de 500 mètres pour ce genre de situation. Comprends que nous sommes chez nous. Tes mères, tes pères, tes frères et sœurs qui t’aiment et moi-même formulons le vœu de te voir libre pour t’occuper de tes enfants.

Féministes de mauvais goût, politiciennes à bout de souffle, jaloux de tout bord qui célèbrent tous ton arrestation et se délectent dans l’idée que tu perdes ton travail mérité après autant de sacrifices se moquent éperdument du sort de ta progéniture.

J’aurais bien voulu que ces arnaquers des consciences ouvrent un compte pour s’occuper de tes enfants et de la mère de tes enfants, mais une telle rationalité ne leur ressemble pas. Au bout de la manipulation, tes enfants et leur maman se retrouveront seuls pendant qu’eux, avides de sang, se lanceront à l’identification d’une nouvelle victime à la manière des vampires.

Avant de finir, j’aimerais te faire part d’une illusion entretenue par notre culture : « les hommes sont les êtres forts, les femmes sont des êtres faibles ». En réalité, la faiblesse des hommes est de croire à ce genre d’illusion. Chez nous, les hommes sont des « esclaves » qui se tuent au travail pour satisfaire les caprices de leurs femmes ainsi que de leurs familles. Comme aux Etats-Unis pendant l’esclavage, les esclaves qui fuguent (ceci correspond aux hommes qui veulent divorcer) sont l’objet d’une traque impitoyable. Dans notre pays, les hommes souffrent le martyre en silence.

Traumatisés et terrorisés par les femmes convaincues d’avoir toujours raison dans un système idéologique où l’homme est le seul à être traqué, ce dernier, découragé, a presque capitulé. Les femmes sont devenues une des causes principales de décès des hommes par voie des maladies cardio-vasculaires.

Imaginant l’aboutissement d’un procès en divorce dont le verdict est connu d’avance, les hommes se résignent et continuent de subir jusqu’à ce que mort survienne. J’estime que les hommes doivent se lever pour ne pas continuer de subir une violence devenue un style et un argument des hommes et femmes insensés à la recherche du sensationnel. Je te félicite pour ta bravoure et je sais que tu tiendras bon, car c’est une question de vie ou de mort.

L’histoire des femmes seules, celles qui liquident leurs conjoints pour jouir de leurs efforts et de leurs sueurs jadis caractéristiques d’une région de notre pays a atterri à Kisangani depuis un certain temps. Tout ça avec la bénédiction de tes collègues de ton autre métier qui trouvent l’occasion de démolir des hommes   déjà diminués par une relation stressante et mortifère.

Ne parlons plus des juges des réseaux sociaux, des spécialistes d’intox, des inconscients qui se réjouissent de leurs commentaires abracadabrantesques et finissent par soupirer avec la satisfaction d’avoir détruit quelqu’un.

Dans mes réflexions, j’ai toujours souhaité la suppression de la dote qui est sortie des visées de nos traditions, celles de sceller le lien entre deux familles. Les deux conjoints amoureux devraient construire leur propre avenir, avec l’apport de chacun au lieu de l’esclavage que subissent les hommes aujourd’hui.

Beaucoup d’hommes de chez nous ne sont plus capables de s’occuper de leur propre famille, de leurs propres parents puisque leurs femmes imposent les leurs comme priorité même quand elles n’apportent pas d’argent au foyer.

Nos propres mères qui nous ont mis au monde sont devenues des sorcières. Tu ne m’en voudras pas d’en appeler aux hommes pour qu’ils s’organisent en une auto-défense contre l’esclavagisme imposé par les femmes.

C’en est trop de croupir sous une idéologie produit d’une mal importation. Je suis tenté de conseiller aux plus jeunes une union libre ou encore la communauté réduite aux acquêts. Puisque nous sommes sortis de nos traditions, pourquoi la famille de la femme ou la femme elle-même ne verserait pas la dote pour obtenir la main de son amoureux ?

Cher Big, ma lettre est une révolte. Révolte contre l’arbitraire, révolte contre le sacrifice des hommes. Je me demande ce que font les parents des filles quand les parents des garçons scolarisent leurs garçons. Tu es un homme digne, car tu as scolarisé la mère de tes enfants.

Félicitations cher frère, il ne faut jamais regretter les biens faits. D’ailleurs tu peux mourir à tout moment (pardonne moi cette franchise philosophique. Je sais que tu vivras très longtemps), mais tu as lucidement pensé à l’avenir de tes enfants en faisant de leur mère un juriste comme toi. Je continue à croire à la possibilité d’un règlement amoureux ou tout au moins à l’amiable et cela au nom des enfants magnifiques que Dieu vous a donnés à vous deux. Il suffira de repenser à vos plus beaux jours et à l’intérêt de votre progéniture. Les insultes réveillent mon esprit critique.

De la part de ton frère et collègue qui t’aime

De la part de ton frère et collègue convaincu de sa mort prochaine comme tout humain

De la part de ton frère et collègue qui te soutiendra quoi qu’il arrive

De la part du président du corps auquel tu appartiens, en son nom propre

Je n’aime pas les pseudonymes : je m’appelle Antoine NGUTE NOVATO.

Télécharger la lettre ici :

15 thoughts on “Justice : Affaire Pandatimu / Kelekele, cette lettre de révolte et de soutien du Prof Antoine Ngute à son collègue.

  1. Vraiment une lettre révoltante qui prouve l’amour et cohésion de l’auteur.

  2. Je ne cautionne pas ce qui s’était passé sur la vidéo qui fait actuellement le buzz! Par ailleurs, je suis contre l’acharnement que les uns démontrent à l’endroit du professeur JC.
    Cette lettre envers votre collègue, cher prof Ngute, démontre combien vous n’êtes pas incessible. Toute ma compassion!
    Paroles d’une femme scientifique, mère et épouse!

  3. Vraiment !
    Le cerveau d’Etat, mon Professeur…
    J’avais argumenté en trente pourcent votre pensée majustale.
    Je jure sur mon honneur que, je ne ferai jamais la communauté universelle des biens, mais plutôt la communauté réduite aux acqueux.
    La Jeunesse n’arrive vraiment à analyser tout ça, elle est inconsciente de beaucoup de choses Prof!

  4. J’ai suivi des vidéos de cette situation dans les réseaux sociaux mais j’ai pas voulu faire des commentaires car je ne connaissais pas l’histoire mais en lisant cette lettre j’ai compris beaucoup des choses… Les hommes Tshopolais il faut faire quelque chose.

  5. A la limite, le Prof incriminé est responsable de ce qui lui arrive : mauvais casting (choix) de la partenaire (fiancée), gestion inappropriée de la vie conjugale, « jusqu’auboutisme » dans le règlement des différends avec son ex; …!
    Un accident, tout compte fait 🤔

  6. A la limite de ma connaissance, je crois que notre entourage et toutes les réalités doivent être enseignants de notre vie..
    Ainsi dit, et les « bien fait », et les  » Malfait  » sont des substantils notre vie quotidienne…
    Se réservant de toute culpabilité, ma compension au Professeur et à l’ex madame Prof JC.
    Que soit au contrôle !

  7. Ici, ce n’est pas une histoire de divorce, ni du choix de régime matrimonial que l’on laisse le choix libre aux personnes qui veulent contracter mariage ou encore d’opter pour le célibat mais plutôt du traitement inhumain et dégradant à l’égard de la femme, la mère de ses enfants. L’Etat est là pour organiser les choses.

    Il a fallu que les organisations féminines de la Tshopo restent silencieuses devant cet acte ignoble qui n’a révolté pas seulement les femmes mais aussi toute personne remplie de bon sens ?

    Oui, cher Professeur, je comprends votre émotion, je me mets dans votre peau. Voir son ami et collègue dans cette situation, pas confortable. Et, je me pose la question, si c’était votre mère, sœur ou fille qui avait subi cette atrocité, allez vous réagir de la même façon ?

    Mais, je me demande encore pourquoi votre cher ami a pris le plaisir de prendre la vidéo, car il a avoué être l’auteur de celle si ? Est ce pour satisfaire ses désirs ou son égo ?

    Ce procès à mon humble avis, cher Professeur est pédagogique. Il sert d’exemple pour nous tous, surtout pour ces hommes qui ne considèrent pas la femme bien que sorti d’elle.

    Seul Dieu qui est au contrôle, Il pourvoira aux besoins de ses pauvres enfants traumatisés par le film d’horreur de ses parents.

    Conseiller aux jeunes de ne pas ses marier légalement ou d’opter pour la communauté réduite aux acquêts ? Mais je sais que vous connaissez aussi la séparation des biens comme régime matrimonial. Et notre code de la famille prévoit le changement une fois si vous n’êtes plus d’accord avec le premier choix. Et, si par hasard, votre épouse, sœur ou fille tombait sur cette publication, je m’imagine la suite.

    Moi, de mon côté, je leurs conseillerais le respect mutuel pour une bonne harmonie dans leurs couples car je sais qu’il y a plusieurs couples exemplaires et qui sont les idoles pour beaucoup ; c’est la volonté divine. Une institution Divine, à ne pas supprimer ou enlever selon notre gré.

    Je suis une femme de l’organisation féminine et fondatrice d’une ONG, je ne parle pas au nom d’autres femmes de la société civile comme vous, mais en mon nom propre.

    Prière me pardonner si mes propos vous ont lésé.
    J’ai dit.

  8. Où allons nous avec ce mouvement féministe ? En encourageant ce mouvement nous détruisons nous même notre société. Prof Antoine Ngute merci pour cette lettre d’encouragement avec des révélations et réalités profondes

  9. Félicitations Prof NGUTE. Je confirme, en parcourant vos écrits au sujet de cette scène théâtrale, que vous jouissez d’une indépendance d’esprit sans pareille. En parcourant ce fameux procès et ses conclusions, j’ai directement compris le bien fondé deu principe selon lequel » la loi s’applique aux ennemis et ça s’interprète aux amis ». Pour, vous avez tout dit avec des illustrations intelligibles. L’immixtion de la politique dans l’administration de la justice est l’une des maladies sociales contagieuses graves des pays sous développés. Passez en revue, prof, le passé de ceux ou celles qui se sont immixés dans cette affaire, et vous comprendrez que « ceux qui se ressemblent s’assemblent ». Après tout, Dieu qui est le vrai juge n’a pas encore donné son verdict. Voudriez-vous transmettre, pour moi, ce passage au prof PANDATIMU, qui est un bon chrétien de la même Paroisse que moi. Qu’il reste attaché à la prière et surtout à la dévotion à la Vierge Marie qui ne tardera pas à intercéder pour lui. Que la paix du Seigneur soit avec lui, ses enfants et toute sa famille. Médard WABENGA.

  10. Qui pourrait me dire exactement ce que prévoit la loi en termes de condamnation d’un pareil défaut conjugal ?
    Parce qu’il me semble que la verdict était déjà prédestiné ! Qui parmi nous n’a jamais agit sous le coup de colère, sans cela lui coûte ?
    12 ans de cervitude penale, est synonyme à la peine de mort vu l’âge du coupable. Chère femme, au regard de ce que le monde fait à celui qui a fait de toi ce que est, pense aux bienfaits qu’il a fait à tes enfants, à ta famille et montre au monde que même la justice ne peut conquérir un véritable amour devenu infertile. Va, déclare et reclame la réduction de peine de celui avec vous fûtes marquer une histoire. Et ta famille, et sa famille et le monde saura que tele n’était pas ton plan: une bonne femme.

  11. Kakaka vieux na lovato, je comprends pourquoi il ne voulait pas de mariage. 😁😁 en dehors de cette affaire de procès, j’crois que le vieux a raison eii comment une vue que vous devez construire ensemble, doit avoir comme repère l’homme lui seul. Heureusement que mon vieux il est juriste, j’crois que bientôt cette loi passera à l’ensemblé

  12. Vous pouvez dire ce que vous voulez Mr le Professeur, mais à mon humble avis votre ami le Professeur Mpandantimo n avais nullement le droit de traiter son ex épouse de la sorte… Il a été trop méchant et il mérite ce qui lui arrive.
    Il n a aucune considération pour les femmes en commençant par celle qui lui a donné la vie. Je ne peux pas me réjouir de ce qui lui arrive et j espère que ça servira de leçon aux autres de savoir se contrôler face à des telles situations.

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