
Au-delà des bisbilles Mpoyi-Ngobila…
Un coup de tonnerre dans un ciel- kinois- serein et la vie cesse d’être un long fleuve tranquille au niveau du pool Malebo ! Finie la complicité séculaire entre l’Hôtel de ville et le président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa !
Serait-ce un peu fort de café de s’exclamer ainsi ? Pas vraiment exagéré. Car, la « guéguerre » ou carrément la « guerre » entre les deux principaux animateurs des institutions de la ville-capitale fait déjà rage. Peut-être même des ravages aussi. Ce n’est donc pas un mirage.
Le sujet n’est pas tant de savoir qui a raison et qui a tort. En la matière ce sera du « pièce contre pièce », « parole de l’un contre parole de l’autre ».
Le vrai intérêt, c’est que cette brouille entre l’incarnation de l’organe délibérant et le gestionnaire de la ville contraste avec des « liaisons dangereuses » voire des « relations quasi incestueuses » entre le contrôleur et le contrôlé. Et ce, dans la quasi-totalité des provinces.
Depuis 2007 -à quelques exceptions près qui confirment la règle- les assemblées provinciales fonctionnent comme des appendices des exécutifs provinciaux. Dépositaire du pouvoir dans les provinces, mandant et censeur de l’exécutif provincial, mais dépourvu de moyens de ses attributions, l’organe délibérant dépend dans les faits financièrement de la cassette du gouverneur. D’où, la caporalisation de celui-là par celui-ci.
Pas étonnant qu’élus pour être « avocat » ( le fameux molobeli ya population) du peuple, le député provincial se retrouve le premier défenseur- envers et contre tout- de l’exécutif provincial. Et le président de l’Assemblée provinciale devient le garant de la fidélité de ses pairs envers le gouverneur de province. Ainsi, nombre d’assemblées provinciales sont devenues des institutions de témoignage et les élus provinciaux de simples « faire-valoir ».
Voilà pour le CQFD – Ce qu’il fallait démontrer- de nos députés « godillots » ! Ceux qui ne rentrent pas dans les rangs sont black-listés, asphyxiés ou asséchés financièrement. Bref, clochardisés.
Face à des « députés provinciaux extraordinairement dociles », le contrôle parlementaire, la bonne gouvernance de nos provinces, l’intérêt du peuple…deviennent des concepts désincarnés. Mieux ou pire- c’est selon-, ces beaux mots rejoignent le déjà imposant musée de slogans, inauguré depuis les années Mobutu.
José NAWEJ
Réflexions très pertinentes. En plus, l’Etat manque cruellement de moyens pour installer correctement et faire fonctionner toutes ces assemblées provinciales.
Tous les conflits connus depuis lors ne concernent que des problèmes d’argent.
La constitution doit être amendée.
Jusqu’à preuve du contraire je ne vois pas l’utilité des Assemblées provinciales. Elles sont toutes des boîtes à scandales politico -financiers, mésententes, coups au dessous de la ceinture, etc. À l’instar de l’Assemblée Nationale leur matrice biologique, elles ne servent pas les populations qui les ont élus pour assurer leur défense auprès de divers services et autorités. L’aggravation du tribalisme aujourd’hui, comme dans les années 1960 est en grande partie imputable à ces Assemblées provinciales de merde où les élus passent leur temps à se taper dessus pour leurs intérêts égoïstes. Pourquoi ne pas revenir aux provinces qui ont existé avant l’accouchement de provincettes issues de la décentralisation antébalkanisation ? Je veux dire revenir aux provinces d’antan.