Budget : Le social c’est demain…
Comment ne pas reconnaitre l’augmentation d’année en année du budget. De 4 à aujourd’hui 16 milliards de dollars américains. Comment ne pas avouer que depuis deux ou trois exercices, le projet de budget est déposé dans le délai constitutionnel. Comment ne pas mettre ces avancées à l’actif du Gouvernement Sama Lukonde.
Une fois ce satisfecit dressé, reste la sempiternelle épine sur le pied du Gouvernement, à savoir le social, cette équation insoluble depuis le régime Mobutu. Ironie du sort, le Maréchal – Président avait même dédié tout un septennat (1984-1991) au…social.
Inutile de rappeler que le social tant promis s’est avéré un miroir aux alouettes. Les Zaïrois d’alors ont attendu en vain. Les plus littéraires ne pouvaient s’empêcher d’emprunter au dramaturge Irlandais Samuel Beckett le titre de son opus « En attendant Godot« .
Bien plus tard, sous Joseph Kabila, une kyrielle de concepts techniques et un tantinet ésotériques sont servis au peuple sans que le social ne change vraiment. Budget pro pauvre, plan de réduction de la pauvreté …
Vint Félix-Antoine Tshisekedi qui fixa la barre très haut avec des promesses-engagements avec pour ambition clamée et proclamée dans toutes les langues et dialectes de la RDC d’améliorer substantiellement l’ordinaire du Congolais. Au crépuscule du quinquennat, pas l’once du redoux social promis. La situation du fonctionnaire de l’Etat n’est pas plus enviable aujourd’hui qu’elle ne l’était hier. Le Congolais lambda continue à déployer journellement les mêmes trésors- si pas plus- d’imagination pour simplement survivre. Pas plus.
Voilà que ce même Congolais apprend que » son bonheur » est contenu dans le budget 2024. Une chanson qu’il entend depuis des décennies. Moralité, le social au Congo-Zaïre, c’est toujours demain. Jamais, hic et nunc. La vieille expression « demain, on rase gratis » s’applique bien à cette Arlésienne que les différents gouvernements appellent « social » .
José NAWEJ