ça sent mauvais… (Tribune de José Nawej)

Un chien  qui mord un homme ? Normal. Naturel même. Rien à signaler. Circulez, il n’y a rien à voir. Pas donc de quoi fouetter un chat.  Mais,  lorsque l’inverse se produit, cela sort de l’ordinaire. Il y a forcément anguille sous roche.


Il en est ainsi de l’arrestation ou de l’interpellation – la sémantique importe peu- du Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité. Lui dont le job est précisément notamment d’auditionner, d’entendre et, éventuellement, de faire arrêter  les personnes susceptibles d’attenter à la sécurité du pays se retrouve au gnouf.  On se serait écrié, « l’arroseur arrosé », si on était dans un registre léger. 


Comme il y a overdose sur le marché des spéculations, autant se garder  de se perdre en conjectures sur les raisons de cette arrestation. En attendant  que les autorités donnent la version officielle, une chose est certaine : le pays légal donne un très mauvais signal de lui-même.


En arrêtant celui qui a vocation à sécuriser les institutions, le Régime Fatshi administre  la preuve, par l’absurde, de l’existence d’un malaise au cœur du pouvoir. Si l’homme de confiance par la nature même de ses fonctions ne paraît plus inspirer confiance, c’est que le ver est dans le fruit. D’autant que la «  séquence Beya  » survient quelques semaines après l’affaire Kabund.


Toutes proportions gardées, autant celui-ci était le pilier politique du Régime, autant celui-là en est le pilier sécuritaire. Dans tous les cas, l’un et l’autre sont-ou étaient ?- deux maillons essentiels de la Fatshisphère. Mieux, deux principales colonnes de l’édifice  » Fatshi béton« .  


Pas donc besoin de microscope pour conclure, au minimum, à un malaise. Peut-être même à  une pathologie. Laquelle ? Là, il faudrait, sans doute, des examens approfondis pour déterminer la nature du mal.
Toujours est-il qu’en quête de résultats concrets à présenter à l’horizon 2023, le Pouvoir Fatshi se devrait  de ne donner que  des signaux positifs. Question de rassurer l’opinion nationale  que la situation est sous contrôle. Des Congolais,  dont le moral est miné à la fois par la sinistrose ou la précarité  ambiante, et   un état de siège dont personne n’entrevoit le bout du tunnel. Histoire aussi et surtout  de rassurer les investisseurs potentiels qui hésitent toujours à franchir le rubicond.


Pas la peine d’être fin analyste pour soutenir  que les signes d’ « énervement » du Régime-quels qu’en soient les mobiles- ne contribuent guère à créer un environnement sécurisant. Bien au contraire.


Alors, tentative de révolution de palais, guerre de clans, séquence classique de la « révolution  » qui bouffe ses propres enfants ou même manœuvre de diversion- comme le laissent entendre certains -, qu’importe. Ça  sent mauvais. Et ce n’est pas bon.

José NAWEJ

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