CHAN : Déconfiture des léopards, Otis Ngoma jette l’opprobre sur le peuple congolais.
La pilule est trop dure à avaler pour les congolais. Trois sorties, deux nuls, une défaite, aucun but marqué et trois buts encaissés dans un seul match. Deux fois champion de cette compétition, les léopards ont présenté la plus vilaine facette du football congolais. Rien dans ce qui a été proposé aux congolais ne peut constituer un motif d’excuse. Et pourtant, toute la RDC était derrière ses onze nationaux. Après deux matches nuls contre l’Ouganda et la Côte d’Ivoire, les congolais espéraient voir les léopards battre les lions de la Teranga.
Dans une ville comme Kisangani, où l’électricité est devenue une denrée rare, on a senti ce souhait ardent des congolais de voir les léopards venir à bout de cette sélection sénégalaise. Les rues se sont désertées. Des groupuscules formés par-ci par-là devant des postes téléviseurs, tout feu, toute flamme, hyper motivés, confiant en leur onze national. Cet espoir grandi, lorsqu’avant le début de la rencontre, la technique balance des images des léopards entrant en chantant dans le stade. Des images qui ont ravivé l’espoir des nombreux spectateurs congolais.
Et pourtant, au coup de sifflet, les léopards donnent une bonne image de l’équipe. Ils contrôlent le jeu et dominent les vingt premières minutes en gardant le contrôle de la rencontre, sans pour autant donner du concret. Le concret ! C’est un but qui arracherait un « wooooooh » des bouches de plus de 80 000 000 des congolais scotchés à leurs postes téléviseur. Que des ratées ! Que d’imprécisions ! On aurait même cru que les joueurs ne voulaient pas marquer.
Dans un groupuscule, on attend un téléspectateur qui crie presque. « Si les léopards ne marquent pas dans les premières vingt cinq minutes, ça sera la catastrophe ». Prophète de malheur ou jeteur des mauvais sorts, les sénégalais se réveillent, s’organisent, attaquent, se créent des occasions, pressent jusqu’à pousser les congolais à la faute. Ce tacle du dernier défenseur des léopards qui va conduire à un carton rouge, réduisant ainsi les congolais à dix. Et c’était la descente vers les enfers des doubles champions du CHAN qu’on ne reconnaissait plus sur le terrain. Trois buts contre zéro. Score final qui scelle l’élimination des léopards. Queues entre les pattes, les poulains de Otis Ngoma obligés de plier bagages.
Plusieurs pensent que le sélectionneur national des léopards n’est pas à la hauteur de sa tâche et ne parvient pas à faire la lecture pendant le jeu, pour proposer des alternatives qui puissent permettre aux léopards de changer les cours des choses. Pour ces observateurs avertis, la déconfiture des léopards repose uniquement sur les épaules de Otis Ngoma.
Selon Jerry Lombo Alauwa, journaliste sportif et média officer de la LINAFOOT, plusieurs raisons sont à la base de cette contre performance des léopards. Le manque d’une politique sportive au niveau national mise en place par la FECOFA et suivi par le ministère des sports. il pense que le niveau du championnat ces quatre dernières années est trop bas, avec un mauvais système, un calendrier incohérent et qui connaît des coupures à tout moment.
« …ce problème interminable de la prime des joueurs, une mauvaise organisation autour des équipes nationales à tous les niveaux. Pour cette élimination, la cause principale est l’impréparation. Une mauvaise préparation, mauvaise sélection avec des joueurs qui ne méritaient pas et un coach a misé sur des vieux au lieu de donner la chance à la jeunesse, un coach en manque d’inspiration tactique à chaque match, une équipe désorganisée tactiquement et techniquement , les joueurs ont joué sans état d’âme, ce problème de la prime a aussi joué sur le mental des joueurs dès l’entame de la compétition menaçant même de ne pas jouer le deuxième match s’ils ne reçoivent pas leur prime… ».
Pour Tito Munganga, arbitre au sein de l’Entente Urbaine de Football de Kisangani, les causes peuvent être regroupées en quatre points : l’arrêt répétitif de notre championnat de la LINAFOOT. Pendant plus trois ans, le championnat ne se termine plus ; désordre au niveau de la FECOFA; manque de préparation ; et enfin le problème lié à la motivation des joueurs.
« …s’il faut aller plus loin, nous devons avoir des infrastructures sportives pour permettre à nos jeunes joueurs de bien s’exprimer… », conclut Tito Munganga.
Des pistes des solutions peuvent être envisagées pour éviter des déconfitures à répétitions de nos léopards.
Jerry Lombo Alauwa propose des formations des jeunes à tous les niveaux, et estime qu’il y a nécessité pour le chef de l’Etat, d’accorder une attention particulière au football. Le recrutement des joueurs ne devra pas se faire uniquement à Kinshasa, mais sur l’ensemble du territoire national, car, estiment les uns et les autres, c’est une équipe nationale et non une équipe kinoise. La FECOFA doit organiser des élections pour mettre des gens qui sont compétents et qui ont un œil regardant du monde footballistique. Mais aussi, ils estiment qu’il y a nécessité de faire revivre le championnat.
La Rédaction.
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