Cohérence « pprdienne » : ou ça passe, ou ça casse.

C’est archi connu. Dans la jungle politique rd congolaise, la cohérence est une espèce rare. Elle est même en voie de disparition. Quand par miracle, on en sent l’odeur, c’est déjà un évènement, façon un homme qui mord un chien. En faisant l’anatomie de la position du PPRD en rapport avec le processus électoral en cours, on ne peut s’empêcher de relever de la cohérence…

Dès la genèse de ce processus, le parti de Joseph Kabila crie à la triche, à « l’irrégularité » dans le droit fil de ce qu’il considère comme un « coup d’Etat » contre l’ordre politique issu des élections de 2018. En particulier, le PPRD juge non consensuel et donc non représentatif le bureau de la Ceni. A partir de ce « péché » originel, toute l’architecture est sujette à rejet.

On peut ne pas souscrire à la dialectique du PPRD. On peut même objecter que l’ex parti présidentiel n’était pas toujours un modèle de vertu lorsqu’il faisait la pluie et le beau temps. Cela peut s’entendre.

Il n’en demeure pas moins que de bout en bout de la séquence électorale en cours, le PPRD est logique, conséquent avec lui- même. On ne peut pas décrier – à tort ou à raison peu importe- la « manière cavalière » avec laquelle le bureau de la CENI et la Cour constitutionnelle ont été mis sur pied et collaborer avec les mêmes instances. A moins de rétropédaler et de changer radicalement sa position. Ce qui ne serait pas interdit. Ce qui ne serait pas un péché non plus. Surtout dans un landerneau politique où le postulat de Descartes « cogito ergo sum » (je pense donc je suis) a été tropicalisé pour devenir « je change continuellement d’avis, donc je suis « . Une constance dans l’inconstance dont l’une des manifestations est cette transhumance innommable en science politique.

Une fois que l’on a disséqué la cohérence du PPPRD, viennent des questions. Beaucoup d’interrogations. Le parti de JKK a-t-il les moyens de sa cohérence? Autrement dit, de quelle marge de manœuvre dispose-t-il pour peser sur le cours des évènements au point d’avoir gain de cause? Comment transformer ce qui a tout de la politique de la chaise vide ou d’un coup de poker en coup de maître ? Comment convaincre tous ces élus « carriéristes », en principe, sevrés de possible réélection et tous ces aspirants à la députation nationale, provinciale ou encore aux sénatoriales qu’ils sont du « bon côté de l’histoire« ? Et que la partie tournerait au « qui perd gagne« ?

Est-ce possible de faire l’impasse sur toute une législature et en sortir ragaillardi? Le PPRD ne risque-t-il pas de boire le calice de la cohérence jusqu’à la lie ? A moins que du haut de sa connaissance intime des arcanes du pouvoir d’Etat, le Raïs dispose d’éléments qui le fondent à avoir une grille de lecture hors de portée du commun de « pprdiens« .

José NAWEJ

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