Culture : CRI DU CŒUR, premier pari réussi pour le Groupe TACCEMS Asbl

« Nous  peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur ». C’est avec cette phrase de l’hymne national congolais que les rideaux sont tombés sur la scène pour laisser place à une ovation à ne pas finir. Cinq comédiens dont trois de Kisangani, une de Bukavu et une de Goma, ont pris d’assaut la scène de l’espace Culturel Ngoma. Pendant près d’une heure, le temps a été suspendu et tous les regards ont convergé vers la scène. Le public bouillant de l’Espace Culturel Ngoma n’a su bougé. Face aux énergies positives envoyées par les comédiens, le silence a régné dans la salle, même si par moment, ne pouvant se retenir,  on a entendu des ovations pendant la prestation.

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Tout a commencé par une narration bien rendue par l’artiste Daniel Bila qui, en quelques mots bien choisis, a résumé la situation de la guerre de six jours, qui s’est déroulée à Kisangani entre les armées rwandaise et ougandaise. Cette introduction, à moitié « slammée », a fait décoller le spectacle. Au fur et à mesure que les comédiens rentraient sur scène, l’avion prenait de la vitesse. Cynthia Marifa, la gomatracienne, Tito Munganga, Daniel Bila et Jocelyne Lutu – les boyomais – et Patricia Kamoso – de Bukavu – ont tétanisé le public.

Le message est fort, très fort. La pièce « cri du cœur » dénonce les méfaits de la guerre sur la population civile.

« Quel est le rôle de votre guerre si ce n’est interdire aux enfants l’accès à la scolarité et aux soins de santé primaire ? Si ce n’est créer des chômeurs, des veufs, des veuves, des orphelins ? et aggrandir nos cimetières… à cause de votre guerre, j’ai perdu mon mari et mes enfants….à cause de votre guerre, je suis devenu infirme aujourd’hui….. ? »

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Des questions qui ont résonné comme une vraie matière à réflexion pour le public venu nombreux communier avec la culture. Des questions qui ont poussé un spectateur à déclarer ce qui suit :

« Très sincères félicitations pour ce spectacle. Je suis fortement touché. Cri du cœur, une véritable interpellation et une véritable invitation au respect des droits humains. La guerre ne sert à rien, si ce n’est que violer tous ces droits en laissant des conséquences extrêmement fâcheuses dans la société, touchant tous les domaines de cette dernière. Très bonne inspiration et soyez en béni. Je suis très impressionné ».

Pour Ma Gloire BOLUNDA, auteur et metteur en scène de cette pièce, la joie est à son comble. Selon lui, il était sûr que le spectacle sera d’un bon niveau, mais il ne s’attendait pas à une telle explosion des artistes sur scène, surtout que, parmi eux, il y a un artiste qui monte pour la première fois sur scène. Cet habitué des mises en scène reconnaît que l’œuvre présentée au public de Kisangani est le fruit d’un travail collectif.

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« cette pièce a été écrite en 1998 avant même que la guerre de six jours n’éclate. Curieusement, la pièce décrit parfaitement bien tout ce qui s’est passé pendant ces hostilités, et s’adapte aussi bien au contexte actuel….Même si je suis l’auteur de ce texte, il faut avouer que pendant le travail de création, les comédiens ont mis un peu des siens. On retrouve des extraits de Patricia, Bila, Cynthia,… »

Cri du cœur est un spectacle créé par le Groupe TACCEMS Asbl pour le compte du Réseau Pôle Culturel Est avec la participation des collectifs culturels de Bunia, Goma, Kisangani et Bukavu. Le spectacle a commencé sa tournée à Kisangani et voyage à partir du 4 mai à l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment à Goma et Bukavu.

Crée dans le cadre du projet « Tuendelee Pamoja« , la pièce a bénéficié de l’appui financier de ACP UE dans son programme créer en Afrique Central, et de Africalia Belgium. 

La Rédaction.

3 thoughts on “Culture : CRI DU CŒUR, premier pari réussi pour le Groupe TACCEMS Asbl

  1. Personnellement, j’ai suivi la piece, il s’avere qu’avec le contenu de l’article que je viens lire, la piece merite des felicitations. Cependant, je voudrais revenir sur la derniere scene ou un acteur a prononce la phrase « nous devons denoncer ». Denoncer devant quel acteur? On joue la victimisation, alors qu’on sait ses acteurs internes comme externes appliquent integralement le neoliberalisme, l’ingenierie sociale, ils ne voient que leur ego, pas d’altruisme. La valeur humaine n’existe plus ou pas dans leur vocabularaires. Les Nations Unies ne repondent plus aux imperatifs de nos societes. Avec la multipolarite que prone les BRICS, nous devons faire un choix pour assurer notre securite. Car les BRICS tendent a la creation de leur Nations Unies, Banque Mondiale, FMI, defenses…Soit on reste dans le bloc Occidental ou oriental ou nulle part. Pour paraphraser le Marechal Mobutu Ni a gauche ni a droite ni au centre. Car si on essaie de voir selon le deontologisme kantien ou l’homme doit etre pris comme une fin, il est pris comme moyens. Nous sommes dans l’univers Hobbessien, l’homme est un loup l’homme.

  2. J’apprécie vraiment la pièce vive mes félicitations à tous, mais pour la dernière phrase que mon prédécesseur Martin à soulever je dirais que, comme nous avons que des dirigeants marionnettes, corrompus ,chaque peuple dans son coin peut travailler dur pour mettre à nue ces fanfaron en refusant toutes formes de corruption , les chanteurs chantent, les acteurs jouent, les autres marche dans la rue,….. pour que cela soit concret les acteurs ont un grand travail d’éveil car avec la misère les jeunes n’ont plus le temps de lire, l’enseignement elle même est bâclé

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