Début de crépuscule sur la législature… (Tribune de José Nawej)
Quinquennat rime avec durée de la législature. Autant dire que comme le Président de la république, les parlementaires toutes chambres confondues tendent vers la fin de leur mandat. Le compte à rebours a donc commencé pour les locataires du Palais du peuple qui retrouvent ce 15 mars les travées de l’hémicycle pour l’avant-dernière session ordinaire.
Les « professionnels de qui sont pour, qui sont contre et qui s’abstiennent » devraient penser non seulement à demander des comptes à l’Exécutif, mais surtout à rendre des comptes eux aussi à leurs mandants. Exercice particulièrement périlleux pour des élus qui sont confrontés tous les cinq ans à un réel qui contraste avec les discours d’autosatisfaction que déclinent invariablement les plénipotentiaires du Gouvernement à longueur de session parlementaire du haut de l’Hémicycle. Retour à la base qui, jusqu’ici, se solde dans la plupart des cas, par un vote-sanction en raison justement de la quasi absence de résultats par rapport au quotidien du souverain primaire.
D’élections en élections, rien ne change pour les électeurs. Seul l’élu voit son ordinaire bénéficier de la loi de mutation sociale. De l’avocat du peuple dont il se prévalait pendant la campagne, il devient le griot ou la caisse de résonnance du Pouvoir. Il n’est pas inhabituel de voir « l’honorable » prendre des libertés avec la bannière sous laquelle il a été élu au gré non des intérêts de sa circonscription, mais en fonction de son équation individuelle. La fameuse politique du « tube digestif » à l’origine de l’errance et de la transhumance politique. De provincial qu’il était avant son élection, il devient kinois ne descendant dans son fief que de manière symbolique à quelques jours de la rentrée parlementaire.
Pendant que le crépuscule gagne le Palais du peuple, dépités par nombre de députés, des citoyens de ce pays réfléchissent sur comment en finir avec l’image du parlement godillot qui se reproduit de législature en législature. Qui sont pour cette démarche de salubrité parlementaire, qui sont contre et qui s’abstiennent ?
José NAWEJ