Derrière le  » je vous ai compris  » de Fayulu. (Tribune de José Nawel)

Exit le boycott ! Martin Fayulu sera de la partie. Audit externe ou… « citoyen » du fichier électoral ou pas, l’homme événement des élections de 2018 sera à nouveau dans le starting-block en décembre prochain.

L’opposant Fayulu dit avoir, entendu, outre la voix du peuple, l’appel et le conseil de deux grandes confessions religieuses du pays. En l’occurrence, les Eglises catholique et protestante.

Qui reprocherait à » frère » Martin de faire sien le verset biblique qui exhorte : » que celui qui a des oreilles pour entendre entende « ? En plus, comment ne pas se souvenir pour le coup du bon vieux proverbe selon lequel » il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » ? Enfin, la riche jurisprudence rd congolaise renseigne que la politique de la chaise vide est sinon suicidaire, du moins contre-productive.

Pour ne pas remonter au déluge, l’UDPS -parti actuellement au pouvoir- n’est pas sorti gagnant du boycott des élections de 2006.

Quoi qu’apparemment sous-tendue par des motivations aussi nobles les unes que les autres, la volte-face du leader de l’Ecidé n’en charrie pas moins quantité de conséquences politiques. La première, c’est que le camp des tenants du » procès en illégitimité de la CENI » se réduit comme peau de chagrin. Du pain béni pour l’équipe Kadima ! Le FCC du Rais Joseph Kabila fait désormais figure du dernier des Mohicans.

L’autre retombée du » je vous ai compris » de Fayulu est de l’ordre de deux opérations arithmétiques. A savoir l’addition et la division. Martin Fayulu, candidat au top job signifie, en effet, un opposant de plus parmi les challengers du Président sortant.

Ce ne serait plus une vue de l’esprit que d’imaginer face au même et seul Fatshi béton, Fayulu, Katumbi, Matata, Mukwege, Muzito, Sesanga… Pour un scrutin à un seul tour, le risque est de voir les opposants ressusciter les vieux démons de la division et s’auto-neutraliser. Pas besoin d’être devin pour savoir à qui profiteraient les rivalités entre opposants.

Du haut de son socle que tout le monde connaît, le candidat naturel, unique, commun ou les trois à la fois de l’Union sacrée ne pouvait souhaiter mieux que l’éparpillement des voix du peuple de l’opposition qui se profile. Pour ce genre d’élections, pas besoin d’ambitionner un score à la soviétique.

Que la victoire soit à la Pyrrhus, à minima ou même par défaut, elle n’en serait pas moins légitime et donc n’en permettrait pas moins à l’actuel locataire du Palais de la nation de remplier. Pour le meilleur, scanderaient les fatshiphiles et la légion de tous les profito-situationnistes qui ont l’art de toujours se mettre du bon côté de l’histoire. Pour le pire, rétorqueraient les opposants et surtout les antifatshistes primaires.

José NAWEJ

One thought on “Derrière le  » je vous ai compris  » de Fayulu. (Tribune de José Nawel)

  1. Lorsqu’un même royaume se divise,il n’y a plus de force dit-on. L’opposition doit beaucoup réfléchir avant de s’engager aux scrutins de décembre prochain.

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