Droits de l’homme / Kisangani : Les élèves très disposés à mettre fin aux violences sexuelles à l’école.
Les violences sexuelles à l’école peuvent avoir de graves conséquences à long terme sur la vie des élèves et, même, sur leurs avenir. Pou un nombre bien trop important d’élèves des écoles que venait de visiter l’Ong Groupe Lotus dans la ville de Kisangani, les violences sexuelles et les inégalités sont devenues une leçon quotidienne dans certaines écoles.
Sous une attention toute etrangère pour ces elèves de 7e, 8e, 1e et 2e HP dont l’âge moyenne est de 17 ans, les deux éducateurs du groupe Lotus attirent leur attention sur la typologie des violences et des inégalités sociales en milieu scolaire.
“Faisons attention chers jeunes filles et garçons aux différentes forms de harcélement sexuel, aux langages humiliants envers une fille, assignation des filles à des tâches de nature domestique à l’école”, insiste Hérvé N’FANGA, juriste formateur au sein du groupe Lotus sur les questions de lute contre les viollences sexuelles et celles basées sur le genre.
Son collègue, Me AICHA BOLENGA, après avoir martelé sur les causes et les conséquences des violences sexuelles et les infractions, a énumérée les différents droits des élèves à l’école en rassurant sur la disponibilité des avocats pour une assistance judiciaire gratuite.
“C’est votre droit chers elèves de dire la verité, mais aussi de bénéficier d’une réparation des préjudices en cas de viol à l’école”, insiste-t-elle.
Cette campagne appuyée financièrement par l’ambassade de la France en République Démocratique du Congo vient de toucher 1366 élèves d’une quinzaine d’écoles de Kisangani de juin à juillet 2023.
“Ils ont fait réfléchir mes élèves et le faire prendre conscience sur l’importance des notions de dignité, d’égalité et de respect mutuel”, réagit ainsi le préfet Mathieu KABWAYI de l’Institut Maranatha sur la 17ième avenue dans la commune Tshopo.
Briser le silence
Les élèves reconnaissent l’existence des pratiques déshonorantes. Ces sensibilisations ont permis d’outiller les élèves pour qu’ils libérent la parole contre le viol.
« S’il arrive qu’un homme plus agé m’appelle comment dois-je refuser« , se demande ITELE ITSHENE élève en 5e des humanités.
Un autre d’ajouter, “je me souviens d’un enseignant qui fait souvent des attocuhement chez les filles de notre classe”.
Leur prêfet se souvient “d’un enseignant qui voulait amener à l’hôtel une élève de 5ième des humanités. L’enseignant a été chassé quand la fille est venue dénoncé à son bureau”.
Un autre de 4ième année, à la sortie de la senisibilisation à la commune Tshopo, se demande s’il ne serait pas victimes de l’exibition du corps de la nudité de la part de certaines filles. Cette mauvaise perception de l’habillement des filles ne doit pas constituer, selon le prefet de cet établissement, une bonne raison pour abuser de la jeune fille.
Afin de renforcer les actions de prévention chaque école se choisit des influenceuses ou influenceurs comme point focaux pour rapporter tout cas de violence sexuelle auprès du prêfet ou au Groupe Lotus.
Au terme de ces séances, il se dégageait dans les dires des élèves un sentiment d’agir ensemble pour se sentir en sécurité et en toute dignité à l’école tout comme dans la communauté.
“C’est pour éviter à ce que les auteurs des actes en milieu scolaire ne puissant plus continuer à jouir en toute impunité”, se justifie Me Hérvé N’FANGA.
Il ajoute que son organisation milite pour que la reproduction des inégalités sociales en milieu scolaire s’arrête.
Une sensibilisation permenante
Le prèfet Mathieu KABWAYI NTUMBA souhaite que la prochaine cible soit les enseignants. “Nous entendons que certains enseignants entretiennent des relations sexuelles économiquement forcées ou transactionnelles qui s’apparentent au phènomene d’exploitation sexuelles des elèves”.
Trois enseignats de l’institut Maranata qui suivaient un peu à distance cette sensibilisation soutienent l’intensification de cette champagne.
“N’oublions pas des punitions que certains collègues imposent aux filles pour avoir refusé des avances sexuelles et l’imposition de rapport sexuel pour l’obtention des bonnes notes, appelées communément “notes sexuellement transmissibles”.
Pour eux, l’éducation que mène le Groupe Lotus c’est aussi participer à la protection des jeunes filles. “Ces enseignements ont permis de faire réflechir les élèves à l’importance des notions de dignité, d’égalité, de respect mutuel et leur faire prendre conscience de certaines pratiques dévalorisantes qui malheuresement sont devenues des règles de notre communauté”, démontre le prefet du complexe scolaire Eumérode qui bénéficie pour la première fois de ces genres d’enseignement.
« C’est la seconde fois après 5 ans qu’on parle des violences sexuelles dans mon établissement. Cette fois-ci, les filles sont particulièrement engagées a partager ce message avec ceux qui n’ont pas été dans la salle« , se réjoit le prefet Mathieu KABWAYI.
La Rédaction