
Kisangani / Société : Les obstacles qui entravent les efforts de prévention de violence à l’encontre des femmes et des filles enya dévoilés.
Dans une formation animée par le Groupe Lotus pour la promotion de droits humains à l’institut de chutes Wangania dans la commune de Kisangani, en juillet dernier, les femmes et jeunes filles de tribu Enya se sont convenues que la violence sexuelle et le harcèlement sexuel sont parmi les pratiques normalisées et banalisées dans cette partie de la ville de Kisangani. Cela s’observe à travers les mots, les actes et l’inaction soulevés par les participantes. « Lutte contre les violences sexuelles et les discriminations à l’égard de la femme », telle est le thème de cet échange de trois jours.
Maître Joëlle BINTI SAIDI, avocate et formatrice au sein du groupe lotus et animatrice de cette formation, a apportée, dans ses explications sur les types des violences sexuelles et discriminations dont la femme et la jeune fille, des détails sur ce que c’est un viol, un attentat à la pudeur, une excitation des mineurs à la débauche, une détention à des fins sexuelles, l’esclavage sexuel, le harcèlement sexuel des enfants et la contamination volontaire des IST.
Ses explications en langue Swahili ont été suivies avec un peu plus de retenues par les femmes et les jeunes filles qui ce sont dit être stimulées contrairement à une certaines éducations encrées dans leurs mémoires collectives. Elles prennent l’engagement de pouvoir lutter contre toute forme de violence et de discrimination faites à leurs l’égard.

BEAKA Georgine a soulevé ce qu’elle appelle violence conjugale considérée depuis les âges comme étant une réalité dans cette communauté.
« Je me demande, c’est quoi l’astuce pour parvenir à prendre le grand courage, bien que très risqué de dénoncer les méchancetés de mon mari envers ma personne », s’exclame cette quadragénaire.
Une autre de rétorquer sur un ton un peu de révolte,
« Nous savons que beaucoup de divorces signalés dans nos foyers de genya sont juste parce que l’épouse a pris le courage de faire part de ses indignations à l’égard du comportement violent du mari dans le foyer. Mais, nous souffrons. Que le Groupe Lotus nous apporte des arguments pour rompre avec le silence ».
La survivante pas toujours fautive
Ces amples explications ont permis à ces femmes de cerner les différents visages du harcèlement sexuels. Pascaline TSHAUSIKU, vendeuse de arachide à la sauvette qui suivait le déroulement des échanges à travers lune des fenêtres, reconnait des témoignages de certaines filles et jeunes femmes servantes aux cabarets qui font objet au quotidien des harcèlements sexuels et discrimination de la part de leurs clients et surtout de leurs patrons.
« Que prévoit la loi pour nous qui n’avons pas d’argent, sans diplôme moins encore des connaissances en justice en cas de ces violences », s’interroge une autre dame qui s’indignait dans une conférence parallèle dans la salle.

Les sensibilisateurs du groupe Lotus ont montrés comment dans les communautés locales, des préjugées maintiennent les arguments selon lesquels c’est toujours la faute de la femme lorsqu’il s’agit des violences sexuelles. Les discussions qui présageaient que la jeune fille est toujours fautive, même si elle a été violée. Certaines participantes continuaient à croire que la façon de s’habiller de certaines filles mérite quelles puissant se faire agresser.
Selon une maman, vendeuse des poisons frais dans les ménages, sa communauté, même les responsables des églises et certains officiers de police judiciaire ne croient pas aux survivantes de violences sexuelles et celles des autres formes des inégalités sociales à Kisangani.
Une autre préoccupation jugée un peu complexe par les mamans enya, c’est le cas des mineurs qui se donnent souvent aux rapports sexuels. Garçon comme fille. LUCIA Irène se demande sur les procédures à suivre en cas des viols entre deux mineures.
« Ici chez nous pour par la plus plupart, les deux familles négociaient à l’amiable. Existe-elle une manière légale de gérer ce genre de situation », s’interroge-t-elle.
Pour la majorité de l’assistance, qui a découvert les graves effets des viols et violences sexuelles, le fait de prendre conscience, de dénoncer, en tant que spectatrice active dans la communauté, va permettre d’envoyer des signaux forts aux agresseurs pour leurs dire que leurs comportement sont inacceptable et punissable par la loi.
« Nous n’allons plus nous taire face aux habitudes de nos personnalités locales qui couvrent régulièrement ou qui tenteront de passer sous silence les allégations des abus de violences sexuelles au foyer », fait savoir une femme avec son petit fils en main.
La femme pas un bien public*
Les mamans enya de la commune Kisangani ont minutieusement compris l’encrage de nombreuses stéréotypes qui considèrent le corps de leurs filles ou même le leur maman comme appartenant aux hommes ou aux garçons. Ni moins comme un bien public.

Vu l’encrage de toutes ces stéréotypes qui considèrent le corps de la femme ou de la jeune fille comme le leur et non comme un bien public, elles soutiennent même que pour mettre fin à la culture de viol, c’est mieux que les auteurs puissent payer pour leurs actes.
« Ça serait un message fort envoyé contre ce crime longtemps toléré chez nous », exhorte l’avocate Joëlle BINTI SAIDI du groupe Lotus qui attire l’attention des points focaux choisis afin qu’elles dénoncent les sanctions insuffisantes contre les auteurs de violence sexuelle.
C’est de cette manière que les mamans enya vont lutter pour plus de justice et de responsabilité en faveur de légalité entre l’homme et la femme, que vise ce projet financé par l’ambassade de la France en République démocratique du Congo.
Rédaction