L’abc ou le b.a ba de l’alphabet enseigné aux élèves ! (Tribune de José Nawej)
Plus la peine pour nos enfants de la maternelle et du primaire (degré élémentaire) de se triturer les méninges pour mémoriser les lettres de l’alphabet. Il suffit, par les temps qui courent de regarder la télé, écouter la radio et lire les journaux congolais. Baromètre de la société, les médias se font l’écho, -actualité oblige -, de la kyrielle de regroupements politiques dont les sigles permettent d’assimiler plus vite la leçon sur l’alphabet que dans le cadre très contraignant du cours de français. AAAA, ABC, ABC, ADEFG, PQRST… Autant de sigles synonymes de méthode révolutionnaire pour apprendre l’alphabet. Nos mômes sont servis.
Ce n’est pas tout. La contribution des « autorités morales » ne s’arrête pas à l’apprentissage de l’alphabet. Même les mathématiques sont démythifiées par la sagacité des présidents fondateurs des plateformes politiques. Ainsi, A+B = AB, A+ B+C =ABC. A+B+C+D= ABCD.
La multiplication n’est pas en reste. Car pour maximiser les chances d’avoir des élus et donc des strapontins dans le gouvernement post-élection, la multiplication vaut encore mieux que la simple addition. Ainsi AB ×ABC= ….
Ce dimanche 1er octobre, la didactique sera à la portée de tout apprenant. Il suffirait d’aller au Palais du peuple où l’USN (Union sacrée de la nation) tiendra sa grand-messe. Une réunion très « alphabetivore » – pas la peine de consulter le dico- . Toutes les lettres de l’alphabet, consonnes et voyelles, seront mangées à tous les slogans. ABC, viva par-ci, AAPGD oyé par-là, ACD derrière Fatshi béton à gauche, PKT 100% Mukwa Ntombolo à droite…
Avis sans frais à nos chers élèves : ce cours express, accéléré et pratique de l’alphabet et des maths (arithmétique, algèbre…) sont disponibles seulement en période électorale. Une fois les résultats des élections proclamés et les heureux élus installés, l’usage quotidien des sigles entre en hibernation. Il faudra attendre le crépuscule de la législature et du quinquennat présidentiel pour assister à leur « résurrection« .
José NAWEJ