Tshopo : Les femmes rurales s’approprient la lutte contre les VBG grâce aux enseignements du Groupe.
Le Groupe Lotus a organisé du 26 au 28 mai 2023 à MASAKO (PK 14 ancienne route Buta), une séance de formation au profit des femmes sur les VBG, violences basées sur le genre, auxquelles ces dernières sont confrontées. C’était dans à l’école primaire qui porte le même nom. Elles étaient 70 jeunes filles et femmes de ménage ayant suivi ces enseignements au tour de la participation des femmes à la gouvernance locale pour un développement harmonieux et la lutte contre les violences faites à la femme.
Une analyse sans précèdent a été faite sur les problèmes concrets vécus par ces femmes au quotidien. Elles ont soulevées les pratiques qui continuent à perpétrer les inégalités dans les villages. Des nombreux parents refusent de signaler les viols contre leurs filles pour des raisons diverses.
“Nous vivons de la négation de la parole des victimes. La plupart des parents ne tarde plus à envoyer la fille au mariage une fois qu’on la trouve à la maison d’un homme« , ajoute avec fermeté une fille-mère d’à peine 20 ans.
Beaucoup de ces femmes affirment que, dans leur communauté, on redoute des représailles des coupables si la famille de la fille ou toute autre personne dénonce le viol.
Témoigner ou déposer une plainte était jusqu’alors l’une des difficultés pour ces femmes par manque aussi de confiance ou de crédibilité vis-à-vis de la justice. Ici, l’unique recours de nombreux parents, dont les filles ont été victimes de viol, c’est le silence.
Elles reconnaissent les arrangements à l’amiable où les parents de de la survivante de viol reçoivent présents en nature ou en argent en compensation de leurs silence.
“Personne ne tourne vers notre système judiciaire pour réclamer justice de peur d’être perdant. Mieux vaut qu’ils arrangent à l’amiable pour bénéficier des présents en nature », témoigne maman Jeanne ONUMBA.
Sa voisine du pupitre d’à côté, dans un ton révoltant après avoir suivi les enseignements sur les conséquences du viol, renchérit que “d’autres parents éprouvent de la honte de parler du viol de leur fille. Cela les souille ».
Des avocats pour la cause des femmes rurales.
Les réactions vives démontrent que la culture du viol est encore la mieux partagée dans les villages. Parce que, selon elles, si vous dénoncez un viol, l’opinion vous accuse de vouloir gâcher la vie de l’auteur de ces actes. Les questions soulevées par l’assistance attestent que désormais les mamans de l’ancienne route Buta, sont déterminées à réussir à briser les mécanismes d’emprise et même d’isolement des victimes des violences basée sur le genre, reconnaissent ces femmes.
Le silence est profondément en train de détruire à petit feu la vie de nos filles, attire AISHA BOLENGA en réponse aux propos de certaines femmes qui entretiennent encore des tabous sur la question.
« Il ne faut pas avoir peur de dénoncer. Même s’il s’agit d’une autorité qui viole, le Groupe Lotus met à votre disposition des avocats pour l’accompagnement judiciaire gratuitement « , rassure ainsi AISHA BOLENGA l’une des formatrices du Groupe Lotus, avant de leur parler de la loi du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles en RDC qui interdit les arrangements à l’amiable et les amendes transactionnelles en ces matières.
Les femmes s’approprient la lutte
Des solutions émergentes et progressives sont présent par ses femmes, à grande majorité analphabètes, pour redoubler d’efforts afin qu’on arrive à briser le silence et éliminer les différentes formes de violences basées sur le genre.
Cinq femmes ont été choisit par leurs paires comme des points focaux pour les alertes des violences sexuelles. Il y a eu aussi la mise en place d’un cadre de concertation local entre femmes elles-mêmes, d’une part, et, d’autre part, entre les femmes et les autorités locales.
SABINA Mehnert, conseillère politique à l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne en RD Congo, a exhortée les femmes du village MASAKO à prendre le courage de témoigner sur leurs droits pour créer un monde où toutes les femmes peuvent s’épanouir pleinement dans des environnements sûrs et équitables. Cette diplomate reconnait que le rôle de la femme dans la société congolaise n’est, souvent pas, très avantageux pour cette dernière.
Elle termine par inviter ces femmes à une lutte en synergie pour éduquer et partager les expériences, en impliquant les enfants et les autres femmes non bénéficiaires de ces enseignements.
Des ateliers similaires ont déjà été organisés dans la commune de Lubunga, et dans les territoires de Bafwasende et de Banalia. Les prochaines formations du genre sont projetées pour les territoires d’Opala, Isangi, Basoko et Yahuma, précise Dismas KITENGE, président du Groupe Lotus, qui est une ONG de défense et de promotion des droits humains, basée à Kisangani.
Ernest MUKULI.