« L’exception sénégalaise » à l’article de la mort !

Les jours de » l’exception sénégalaise » sont-ils comptés ? A en juger par les confidences des urgentistes au chevet de ce « pays-modèle » de la démocratie, le pronostic vital est, hélas, engagé. Les médecins traitants auraient même constaté la mort clinique. Au pays des marabouts, il faudra un miracle pour ramener à la vie « l’exception sénégalaise« .

Visiblement, le « variant » tropical est sur le point d’avoir finalement raison du Sénégal. Ce pays aura longtemps résisté aux moult variants de l’épidémie continentale. Tout se passe comme si le système immunitaire qui a permis aux Présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade de ne pas succomber au « variant tropical » était sur le point de s’effondrer.

Le Président Macky Sall sera-t-il le chef d’Etat qui entonnera le requiem de « l’exception sénégalaise » ? Le successeur d’Abdoulaye Wade ira-t-il jusqu’à jeter le dernier pelleté de terre sur la tombe de « l’exception sénégalaise » ? Des questions que toute l’Afrique se pose.

C’est dire que la condamnation à deux ans de prison ferme pour » corruption de la jeunesse » de l’opposant très populaire Ousmane Sonko a tout d’une sentence politique. Ce, à une année de l’élection présidentielle.

Pas besoin d’être spécialiste du Sénégal pour subodorer un coup fourré dont les régimes tropicaux sont coutumiers. En Afrique, l’une des recettes pour mettre un opposant hors d’état de nuire à une élection -présidentielle- gagnée d’avance consiste à lui coller un procès l’avant-veille ou même juste la veille du scrutin. Bonjour l’inéligibilité ! La saga politico-judiciaire d’Ousmane Sonko ressemble à une pâle copie des pratiques d en vogue en Afrique auxquelles, fort de son immunité, » l’exception sénégalaise » échappait.

Voilà que sous l’impulsion de Macky Sall -probable candidat…à un troisième mandat-, le Sénégal ne sera plus cette exception qui confirme la règle en Afrique francophone, mais fera partie intégrante de la règle devenue sans exception. Car, la démocratie comme son corollaire l’état de droit démocratique ne se proclame pas. Elle ne se décrète pas non plus. Elle se prouve autant qu’elle s’éprouve.

Autrement dit, comme pour paraphraser le poète Pierre Reverdy sur l’amour , la démocratie et l’état de droit n’existent pas. Il n’y a que des preuves de l’une et de l’autre.

José NAWEJ

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