M23 : Quid de l’ultimatum gouvernemental ? (Tribune de José Nawej)

Rébellion – écran au service de l’agenda rwandais, le M23 avait jusqu’au 24 septembre pour se retirer des territoires rd congolais  qu’il occupe. L’ultimatum avait été articulé à haute et intelligible voix   par le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères. Christophe Lutundula disait parler depuis New York  au nom  du chef de l’Etat.

Trois jours après l’expiration  de cette mise en demeure, toujours rien à signaler. Le jour de gloire tant espéré et rêvé  n’est toujours pas arrivé.

Difficile de prendre son mal en patience lorsque précisément  un quart de siècle d’agression a émoussé tout le capital-patience ! Impossible- ou presque- de  faire contre mauvaise fortune bon cœur lorsqu’on est sevré de bonne nouvelle depuis des lunes. Dramatiquement normal avec cette agression vieille de près d’un quart de siècle et charriant massacre, viol et vol ! 

Véritable éclaircie dans la grisaille, l’annonce du ministre rd congolais des Affaires étrangères serait-elle juste un météore dans le ciel kivutien ? Se serait-il agi d’un énième effet d’annonce ? Un « petit dernier » pour la route au crépuscule d’un quinquennat hyper riche en promesses ?

Voilà qui risque de figer les Congolais dans leur posture de « saint Thomas« . Le fameux, je doute donc je suis, version tropicale. Eux qui, en la matière, avaient entendu un Premier ministre parler sur un ton martial d’une contre-offensive foudroyante qui n’a jamais eu lieu ! Ou plus exactement qui s’était muée en une bérézina! 

Inutile de répéter qu’aucun Congolais normalement constitué ne saurait  supporter l’occupation de la moindre portion du territoire par un pays étranger. Même si dans la classe politique obnubilée par le pouvoir pour le pouvoir, il se trouve des acteurs pour pratiquer le patriotisme à géométrie variable. 

Il n’en demeure pas moins que les Congolais ont déjà fini de prouver qu’ils tiennent  à l’intégrité de leur territoire comme à la prunelle de leurs yeux.

Ce dont les dirigeants devraient peut-être se garder, c’est de se lancer dans des ultimatums sans s’assurer que les faits suivent dans la foulée. Cela risque d’avoir un effet démobilisateur. A ce propos, Wole Soyinka nous a légué une belle et bonne leçon : « le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore« . 

José NAWEJ

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