Pays à 910 « visions » et « projets de société » ! (Tribune de José Nawej)

Pour sûr, le prochain « Guinness » fera la part belle à la RDC. Quel honneur en perspective ! Et pour cause, le nombre record de partis politiques. 910 reconnus par le ministère de l’Intérieur ! En terre -hyper fertile- rd congolaise, le pluralisme politique avec le multipartisme comme corollaire n’a plus de limites.

910 partis politiques. Que de sigles à retenir! En ce moment d’examen d’Etat, aucun élève ne souhaiterait tomber sur une question en rapport avec le nombre de formations politiques en RDC ! Ce serait fastidieux.

910 partis politiques. Mécaniquement autant d’autorités morales ou de présidents -fondateurs et surtout autant de… « visions » et de « projets de société » ! Une énième preuve grandeur nature que l’expression très kinoise « RDC eloko ya makasi » n’est pas empruntée.

Trêve d’humour. Il n’y a, à l’évidence, pas matière à rire. C’est plutôt à en pleurer.

Ce trop-plein de formations politiques traduit et trahit le soubassement strictement alimentaire -au sens trivial du concept- de l’écrasante majorité de ces presque mille formations politiques. Pas moins.

En fait de partis politiques, il s’agit dans la plupart des cas, de micros unités d’assurance-survie dans un pays où la politique est l’un de rares secteurs-si pas le seul- à disposer d’un ascenseur social ! Un pays où la loi de la mobilité sociale ne s’applique qu’aux élus et à leurs dépendants.

Eternels dindons de la farce …-électorale?- les Congolais assistent cycliquement à la mue, mieux à la transmutation à la manière de « X-OR » (du nom d’une série qui passait sur la télévision brazza-congolaise dans les années 80) des acteurs politiques.

A l’allure où se décline la politique c’est-à-dire par le « tube digestif » ou la mangeoire, nul doute que la RDC pulvérisera son propre record. La barre de 1000 formations politiques sera atteinte. Politique de la misère rime parfaitement misère de la politique. Les pauvres Congolais ne sachant plus à quelle « vision »-qu’ils ne voient jamais-ils seront mangés.

« Pape » de la science politique enseigné dans toutes les universités, Maurice Duverger est, hélas, parti trop tôt malgré ses quasi cent ans passés sur la terre des hommes. Il aurait pu trouver dans l’espace politique rd congolais une mine d’or en termes d’expérimentation des sciences politiques.

José NAWEJ

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