Piqure de rappel sur la justice suprême de Dieu
Une semaine après le meurtre ou l’assassinat- l’avenir apportera son lot de précisions- du député Chérubin Okende, récit et contre-récit abondent. Dans un pays où chacun voit midi devant sa porte, chaque version charrie une accusation à peine voilée. ça va dans tous les sens. Normal dans une société rd congolaise où désir vaut réalité, supputation et même hallucination valent preuve et où tout le monde se moque du conditionnel.
Comme dans une course à l’échalote, les hommages tournent à celui qui s’émeut ou pleure le plus ou affecte de le faire. Difficile de savoir qui pleure à chaudes larmes et qui verse des larmes de crocodile.
Dans l’attente – qui pourrait s’avérer une éternité – des résultats des enquêtes sur les circonstances de la mort de cet opposant, une voix forte est sortie de la Cathédrale Notre Dame du Congo. C’est celle du Cardinal Ambongo. Dans son sermon, façon piqure de rappel, le chef de l’Eglise catholique de Kinshasa est revenu sur le b.a.ba de la justice immanente. Celle-ci n’est pas toujours imminente, mais elle finit inexorablement par advenir. On peut trafiquer et même instrumentaliser la justice des hommes. On peut l’assaisonner avec la » morale » de la très célèbre fable » Le Loup et l’Agneau » à savoir la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Mais, cette justice-là ne dépend pas de contingences encore moins des conjonctures et ne se nourrit pas de conjectures pas plus qu’elle n’est prisonnière du temps judiciaire. Elle repose sur des principes qui régissent le cosmos selon le Créateur, l’Etre suprême. Quand le sang crie vengeance, c’est cette justice-là qui règle le crime.
Lorsque du haut de la chair, le Cardinal clame qu’aucun meurtre ne sera impuni et n’échappera à la justice de Dieu, il évoque et invoque cette justice-là. Lorsque l’archevêque de la capitale ajoute dans son sermon qu’aucune nation ne peut se construire sur les assassinats ou les meurtres, il ne se paye pas de mots. Bien au contraire.
Dans une ville où l’on organise des prières pour remettre » solennellement » le pays entre les mains de Dieu, le prêche de Fridolin Ambongo devrait au minimum donner matière à méditation. Encore faudra-t-il que ceux qui ont des oreilles pour entendre aient effectivement entendu.
José NAWEJ