Président avec ou sans majorité parlementaire… (Tribune de José Nawej)

La barre symbolique de 10 déjà atteinte pour le top job ! Pour sûr, elle sera dépassée. D’autres candidatures- dont celle du Président sortant-  sont dans le pipeline. D’autres sortiront du bois, façon « surprise du chef ». D’autres encore débouleront sur le boulevard du 30 juin dans les ultimes minutes du temps imparti. Le fameux « nzombo le soir » qu’affectionnent les Congolais.

Dans ce landerneau politique où l’habit ne fait pas le moine, même des généraux sans troupes ont voix au chapitre. Pas la peine de se demander  comment tel ou tel autre postulant représentatif de la précarité sociale ambiante a pu réunir la caution. Même la question empreinte de bon sens sur comment mettre en œuvre son « programme »-si programme il y a- sans disposer d’une majorité parlementaire est vidée de son contenu et donc de sa pertinence du fait de la résilience à toute épreuve de nos vaillants députés. Lesquels « s’accordent » en genre et en nombre avec la personne qui a l’impérium.

La législature finissante a vu l’écrasante majorité kabiliste s’offrir fatshiste en un tournemain. Reclus tel un ermite à Kingakati, Joseph Kabila a changé n’a pu empêcher le changement copernicien de son statut : de chef de file de la majorité parlementaire, il est devenu  autorité morale de …l’opposition. Et ce, sans la moindre élection ! Une majorité qui bascule sur base des mécanismes que du haut de toute sa science politique même Maurice Duverger ne pouvait concevoir. Là résident à la fois l’exception et le génie rd congolais.

Même Martin Fayulu dont le parti ne devrait pas avoir de députés n’a pas à s’inquiéter. Au cas où il serait élu, il activerait la « jurisprudence Union sacrée » pour se tailler une majorité parlementaire à sa mesure. Les professionnels de qui sont pour, qui sont contre et qui s’abstiennent d’aujourd’hui troqueront leurs costumes estampillés « Fatshi béton » contre des vestes à l’effigie de Fayulu.

Ainsi, va la politique sous les tropiques rd congolaises. Ici sans doute plus qu’ailleurs, la politique se définit d’abord par son caractère… dynamique. Alpha et Oméga de la scène politique durant deux décennies, le Raïs Kabila l’a constaté à ses dépens.  *

José NAWEJ

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