
Prouesses économiques c’est bien, prouesses sociales c’est mieux. (Tribune de José Nawej)
Notre Fatshi national peut boire du petit lait ! Ses hauts faits sont reconnus par la cime universitaire du pays. Juchés sur la « colline inspirée« , les professeurs de l’UNIKIN ont eu une inspiration de décerner le diplôme de docteur honoris causa au Président de la république pour ses prouesses économiques.
Impossible pour l’heureux récipiendaire de bouder son plaisir. D’autant que cette reconnaissance qui, survient à l’heure de la reddition des comptes, a valeur de bilan. Ou presque. Une sentence qui tombe à pic ! Un tempo qui ne paraît rien devoir au hasard ni à une simple heureuse coïncidence. Quel alignement des astres !
En tout cas, la fatshisphère peut brandir opportunément ce titre honorifique comme un argument d’autorité, façon Aristote l’a dit. « Foi des profs de l’UNIKIN« , « le diplôme de docteur honoris faisant foi » … résonneront sans doute durant la campagne électorale.
Ce pays a connu des « pacificateurs« , « libérateurs« , « rassembleurs » …voilà que la colline inspirée vient d’accoucher de l’homme des « prouesses économiques » ! Un redresseur de l’économie nationale nous est né ! Alléluia ! Comment ne pas lever le V de victoire et ne pas chanter en patois très kinois le traditionnel « Fatshi alongi naye » !
Question tout de même à un franc symbolique avant la restauration de la macro-bourse dans nos universités et autres grandes écoles : prouesses économiques riment-elles, en l’occurrence, avec prouesses sociales ? Là, le jury composé d’éminents professeurs de la première université du pays ne s’est pas prononcé.
Si pour le versant économique, les chiffres suffisent pour dresser une couronne de lauriers sur la tête de « notre Fatshi national« , le social a pour jauges le tube digestif de la majorité silencieuse et le panier mué en sachet de la ménagère. Pour cet exercice, point n’est besoin d’être bardé de titres académiques pour délibérer et décerner le diplôme honoris causa. Vu de « monsieur tout le monde » sans redoux social, le narratif sur les performances économiques -qui date des années Kengo I- ne vaut pas un penny.
Au demeurant, même le marqueur « Le peuple d’abord » légué par Etienne Tshisekedi ne renvoie à rien d’autre qu’au sempiternel social qui n’a toujours pas pointé le bout de son nez. Ce, alors que le soleil se couche sur le quinquennat.
José NAWEJ