Tshopo : « Qu’est-ce qui te manque mpo Obonga « ? (Tribune de Ma Gloire Bolunda).

Dans cette tribune, Ma Gloire Bolunda, Journaliste et formateur, s’interroge sur la question de la Province de la Tshopo qui reste dans un statu quo malgré une nouvelle énergie à sa tête. Une léthargie qui ne dit pas son nom et qui plonge la population dans le désespoir alors que l’avènement des nouvelles autorités constituait une lueur d’espoir.

« Tshopo, ekobonga  na nko». Cette phrase lancée par Madeleine Nikomba en plein discours à l’esplanade de la grande poste de Kisangani quelques jours après avoir remporté la bataille juridique pour accéder au gouvernorat de province, continue à résonner dans les têtes des gens, de ceux qui ont le souci de voir la Tshopo sortir de ce bourbier, de ce cycle infernal des malédictions.

Cette phrase a été considérée, d’une part, comme un slogan qui exprime une détermination, une volonté à faire mieux que les précédents, et de lancer la Tshopo sur les rails de développement.
Cela sonnait comme une philosophie, une stratégie, un programme du genre « Objectif 80 », « septennat du social », etc.

D’autre part, au regard de la lutte farouche qui a précédé la prise effective de pouvoir, cette phrase a été considérée comme un défi lancé à tous ses détracteurs.
Un peu comme pour dire, « que vous le vouliez ou non, malgré les crocs en jambe, quelque soit les peaux de bananes que vous placerez sur mon chemin, Tshopo va prospérer, va se développer ».
Conseil : on ne gère pas par défi.

A ce jour, on se demande quel est le vrai sens qu’on peut, réellement, attribuer à cette phrase.
Trois mois après la prise de pouvoir, le champ, Tshopo, demeure sans humus et rien ne pousse. La fertilité légendaire de notre sol et sous – sol n’arrive même pas à produire une seule tige de maïs.

Qu’est ce qui se passe ?

Les mouvements citoyens ont même lancé la « nikombamétrie », une sorte de thermomètre pour évaluer les actions du Gouvernement provincial. Quand les mouvements citoyens s’y mêlent, ce que quelque chose ne marche pas.

On pourra soulever l’aspect financier. C’est vrai qu’un argument lié au manque des finances pourrait calmer les esprits.
« Nous n’avons rien trouvé dans la caisse », « la rétrocession n’est pas encore effective », etc.

Mais est – ce vraiment une raison qui tient debout ?

Tous, du moins les esprits avertis, savent qu’un gouvernement avec la durée d’une grossesse, plus six ou sept mois, ne fera rien au regard de l’immensité de cette province et des besoins grandioses et innombrables des tshopolais.

« Voici les signes qui accompagneront la venue du fils de Dieu ». Même Dieu, le plus grand architecte, a tenu à laisser les signes, des repères. Le peuple tshopolais attend quelques signes de bonne volonté, quelques signes qui prouvent le souci qui animent nos autorités et qui donnent des espoirs d’un éventuel décollage de la Tshopo. « Envoyez nous des signaux qui rassurent ».

A ce jour, la situation devient de plus en plus inquiétante.
L’eau devient une denrée plus que rare. Plusieurs quartiers ne sont plus desservis en eau potable. Malgré cet état des choses, la REGIDESO, elle, se plait à émettre des factures injustifiées.
L’électricité, n’en parlons même pas. Dans certains quartiers, les enfants âgés de deux ou trois ans pensent que la SNEL est contenue dans les petites torches de marque chinoise. Heureusement, d’ailleurs, que ces chinois nous envahissent. Sinon !

Les routes existent – elles encore chez nous ? Routes en villes, routes de desserte agricole, toutes les routes ont quasiment disparues. Les conducteurs cherchent une route dans la route. Les chauffeurs en savent quelque chose.

Trois mois après la prise des fonctions, la population s’attendait à un bilan.
Un bilan n’est pas forcément positif.
Il peut être négatif. C’est une sorte d’évaluation à mi-parcours.
Un programme a été présenté à l’Assemblée Provinciale, des actions ont été prévues. Dire à la population ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait. Ça pose problème !

L’obligation de rendre compte est une obligation ou volonté d’accepter la responsabilité de ses actes ou de justifier de leur compatibilité avec des directives transparentes. C’est-à-dire, une obligation juridique ou morale qu’a une autorité d’informer la population et les bailleurs de fonds en général de l’usage qui a été fait des ressources appartenant à la collectivité.


Si l’on n’a pas ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. Mais aussi, la plus belle femme ne donne que ce qu’elle a.

Jusqu’où attendrons – nous de disposer des grosses sommes pour commencer ? Jusqu’où continueront – nous à frapper aux portes, à chercher désespérément l’argent ?

Nous avons des services d’assiettes.
Ils produisent de l’argent. Commençons quelque part. Donnez à la population des raisons de vous faire confiance et d’espérer. Autrement, cette phrase, ne restera qu’un simple slogan issu d’une action propagandiste pour accéder au pouvoir.

« On vient au pouvoir parce qu’on connaît les problèmes qui se posent au pays. On vient apporter des solutions. On ne vient pas chercher les problèmes en étant au pouvoir », disait un sage.

La Rédaction

Close

Catégories

error: Content is protected !!