UDPS : tous derrière le « guide » ! (Tribune de José Nawej)
Des assises réglées comme du papier à musique ! Pas la moindre fausse note au congrès extraordinairement ordinaire de l’UDPS ! Pas une seule voix discordante ! Pas l’once d’une divergence de vue ! Pas l’épaisseur d’un papier à cigarettes entre les militants ! Pas une seule voix n’a manqué pour le plébiscite du fils sur le trône laissé par le Père. Au passage, « notre Fatshi national » se voit élevé au rang de « haute autorité politique de référence« . En termes d’unanimisme, l’UDPS vient de faire aussi bien que ses devanciers partis au pouvoir.
Les Zaïrois redevenus Congolais d’un certain âge ou plus exactement d’un âge certain ont en mémoire les congrès épiques du MPR où tous les participants se rangeaient de façon quasi pavlovienne derrière le « Guide« . Des décennies plus tard, une autre formation politique au pouvoir, en l’occurrence le PPRD, reproduira cet unanimisme que l’on pouvait croire d’un autre âge. Vient le tour de l’UDPS de s’installer dans le prestigieux fauteuil réservé au parti au pouvoir.
Alors, autres temps mêmes mœurs ? Changement radical ? Début du pluralisme interne au parti avant la nécessaire synthèse assortie d’un leadership de compromis ? Nenni. Démocratie interne continue à rimer avec unanimité. Et élection avec plébiscite.
Une virée dans les entrailles de la quasi-totalité des partis politiques rd congolais, toutes loges confondues, suffit pour ne pas jeter la pierre sur l’UDPS. De fait, en l’espèce juger comme disait André Malraux, c’est refuser de comprendre. Car, à une ou deux exceptions près, toutes les formations qui peuplent le marché politique rd congolais sont logées à la même enseigne.
La faute à la nature foncièrement patrimoniale des « partis politiques » congolais. Le patron du parti, habituellement appelé « autorité morale » est, en réalité le propriétaire de la formation politique, façon pater familias. Dans la plupart des cas, l’immeuble abritant le siège du parti appartient au fondateur du mouvement lorsqu’il ne se confond pas avec son domicile ! A partir de là, les règles du jeu sont claires : tout est fait à la mesure et à la gloire du président.
Dans sa typologie sur les partis, Maurice Duverger, parle de partis rigides pour des raisons liées à l’organisation. Sous les tropiques congolaises, la rigidité obéit à bien d’autres ressorts que ceux évoqués par le « pape francophone » des sciences politiques. C’est le Président du parti ou personne. L’UDPS vient une fois de plus d’en administrer la preuve.
José NAWEJ