Un règlement des comptes pour brouiller la reddition des comptes ? (Tribune de José Nawej).

Pas l’once de prosélytisme ni d’atteinte à la laïcité. Mais un zeste de référence biblique pour rappeler avec Ecclésiaste qu’ « il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux ».

En ce février-déjà !- finissant de l’année 2023, l’heure n’est assurément plus au règlement des comptes dans tous les sens du concept. Le compte à rebours ayant déjà commencé.

Ce n’est donc plus le moment de tenir des comptes d’apothicaires sur des dossiers qui ne relèvent pas du bilan à présenter devant les mandants qu’est le peuple souverain. A dix mois de la fin du quinquennat, seule est reine la reddition des comptes. Du programme 100 jours- au seuil du mandat- au projet Tshilejelu en passant par des promesses faites aux Congolais par le candidat Félix-Antoine et même le Président Tshisekedi Tshilombo. L’heure a sonné pour les animateurs issus des élections de 2018 d’entreprendre de rendre compte de leur gestion. Le ba.ba de la démocratie représentative le veut ainsi.

De ce bilan découlera un débat démocratique enrichi par des critiques de l’opposition et de l’opinion. Des opposants qui sont aussi attendus sur le front de l’offre politique.

Sans tomber dans une hiérarchisation d’actes de gestion ou plus exactement de mauvaise gestion présumée, la circonstance et l’occurrence calendaires plaident logiquement pour la nécessaire évaluation républicaine des mandataires actuels qui sont fin mandat. Qui a fait quoi? A-t-on tenu les engagements pris devant le peuple souverain ? Pièce contre pièce, les Congolais attendent cet exercice démocratique de « redevabilité » pour employer un mot culte dans la sphère dirigeante rd congolaise.

Par rapport à cette exigence prégnante, pour importante qu’elle puisse paraître, la controverse sur le « contrat chinois » a tout d’une manœuvre à très large spectre. D’abord, cette polémique contient tous les ingrédients d’une divine diversion et digression. Les « lanceurs d’alerte » sur ce dossier auraient voulu parasiter d’autres affaires pendantes plus actuelles et constitutives du passif du Pouvoir en place qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. Pari en passe d’être gagné au regard de la réactivation de ce débat des années Kabila.

Ensuite, la résurrection de cette polémique en cette période politiquement suspecte charrie le côté « se tenir par la barbichette« . En somme, personne n’est clean. Chacun traîne des casseroles. Par conséquent aurait conclu l’inénarrable Mungul Diaka « mutu abangisa moninga te ». En français, « personne ne peut intimider son adversaire ».

Enfin, contrarier la Chine en terre hyper riche en cobalt et très prometteur en lithium ne serait pas pour déplaire au rival étatsunien. Surtout en ce temps où souffle un air de « guerre froide » entre les deux géants de l’économie mondiale.

Moralité, si ce n’est pas un coup de poker à l’approche des élections, cela y ressemble fortement. C’est un secret de Polichinelle. Les élections sous les tropiques se jouent souvent à plusieurs niveaux. Il va sans dire que le jeu et l’enjeu en valent la chandelle.

Pas mieux, dans ces conditions, que la mise à jour scénarisée et orchestrée du « contrat chinois » pour le besoin de la cause et pour la cause du besoin.

José NAWEJ

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