Vous avez dit :  » Etre du bon côté de l’histoire  » ? (Tribune de José Nawej)

Qui ne voudrait, n’aimerait, ne souhaiterait être du bon côté de l’histoire ? Poser la question, c’est y répondre. Mieux, c’est enfoncer une porte largement ouverte.

Comment donc rester impavide à l’exhortation dans ce sens de  l’Union sacrée ? Comment ne pas se sentir soluble dans l’appel de la méga plateforme électorale initiée par Fatshi Béton dès lors que se retrouver du bon côté de l’histoire procède d’une démarche vertueuse ?

C’est dire que la phrase  » être du bon côté de l’histoire « , quoi qu’éculée et  un tantinet  galvaudée, est une formule attrape-tout. A la fois séduisante, séductrice et réductrice.

Le hic, c’est la définition que l’on donne de l’histoire. Le hic dans ce hic, c’est la notion du  » bon côté « . De quelle histoire parle-t-on ?

Du récit de la sempiternelle  guerre d’agression où il n’est pas toujours aisé de savoir qui joue quel rôle dans les coulisses d’une tragédie qui décime les Congolais et dévaste la RDC depuis un quart de siècle ? Un drame dans lequel nombre d’acteurs politiques se positionnent moins   en fonction de la fibre patriotique qu’en raison de leurs équations individuelles. La chronique de l’agression de sa genèse à nos jours montre à quel point certains  politiciens congolais- et pas de moindres- jouent au yoyo en  se  retrouvant  à tous… les côtés de l’histoire !

De la même manière qu’un regard rétrospectif sur le quinquennat-législature finissant(e) peut renseigner sur le nombre incalculable de côtés de l’histoire par lesquels sont passés nombre de ceux qui peuplent l’Union sacrée !

C’est peu de dire que c’est un  sacré challenge que de lire l’histoire ou les histoires que charrient les sociétaires de la plateforme présidentielle. Abracadabrantesque comme histoire de cette  » majorité  » sui generis  née d’une OPA -Offre publique d’achat- sur la majorité parlementaire telle que  proclamée par la CENI ! 

Enfin, comment demander à la  majorité silencieuse de se positionner  » du bon côté de l’histoire  » lorsque cette dernière se retrouve du mauvais côté de la barrière sociale ? Elle qui, flanquée de l’appellation désincarnée   » souverain primaire « – par commodité de langage -,  attend désespérément le moindre dividende électoral ! En un mot comme en cent, si histoire il y a encore, les grilles de lecture diffèrent, hélas, selon qu’on est Congolais d’en haut ou d’en bas. 

Moralité, pas besoin d’être exégète pour comprendre que dans un pays où les mots peinent à s’incarner  dans le réel, toute profession de foi  aussi géniale et généreuse soit-il, devient un slogan. C’est déjà le cas de  » Le Peuple d’abord « . Difficile de prédire un autre avenir au très inspiré  » Etre du bon côté de l’histoire« . 

José NAWEJ

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