CULTURE : « Le fait de voir les gens rigoler me réjouit » (Christian El Kabwe)
Christian Ël KABWE, né BEYA KABWE Christian, commence ses premiers pas dans le théâtre en 2003 dans un spectacle devant près de deux cents personnes à la paroisse Christ Roi à Lubumbashi, lors de la fête de Kiro. Il est alors encadré par ses dirigeants qui lui donnent les premiers pas dans le théâtre.
Nous l’avons rencontré lors de la onzième édition du Festival Ngoma à Kisangani, après avoir presté dans un spectacle de plus d’une heure, « Pour le meilleur et pour le rire« . Bouillant, taquineur mais parfois renfermé et timide, l’artiste humoriste pense qu’il n’a pas choisi de faire ce métier. Tout jeune, il a le sens de l’humour et se plaît à imiter les comédiens Kadiombo et Louis de Funès. C’est en 2009 qu’il décide officiellement de se lancer dans l’humour.
« …depuis 2003, je ne faisais que des petites prestations dans des écoles, et en 2009 je me suis lancé officiellement et d’une manière professionnelle. Ainsi j’ai commencé à prendre part à des grands événements, entre autre le Comedy club de Marco à Lubumbashi en 2013 et 2014, la participation au festival du rire à Lubumbashi en 2015, le festival zéro polemik en 2018, le festival du Kivu en 2018, le Goma rire festival en 2019, et puis une tournée avec la pièce « plat du jour » dans les villes de Goma, Bukavu et Bujumbura. Je participe ainsi dans un spectacle complet en duo, « Réparateur des fans », en 2019 et vers la fin 2019 une prestation lors des échanges de vœux des travailleurs de Monsieur Katumbi à Lubumbashi… Je dirais que l’humour est innée mais booster par la télé… »
Présentateur de l’émission « Cheka Ovyo Ovyo », il est promoteur du Gala qui porte le même nom (Cheka Ovyo Ovyo) depuis 2019. Ce gala est à sa quatrième édition cette année.
Quand on lui dit qu’il est parmi les meilleurs, si pas le grand humoriste de l’Est de la République Démocratique du Congo, tout humblement, il répond :
« …Je trouve que j’ai juste un peu plus d’avance sur la préparation car je bosse dur et j’aimerais être sur la liste des grands humoristes du continent… »
Il garde des bons souvenirs de ce métier car il fait des rencontres qu’il n’aurait peut – être pas fait s’il n’était pas dans ce métier.
« …des gens que je n’aurais peut-être pas eu à rencontrer et ça me permet de rencontrer aussi différentes cultures de notre pays et en faire une macédoine lors de l’écriture et avoir une idée claire sur ce qui se passe à gauche et à droite. Bref, ce métier m’honore … »
Mais le monde culturel n’est pas que rose. L’arnaque des producteurs, selon lui, est un fléau qui ronge son art.
« …tu travaille, tu fais ton métier et les producteurs empochent l’argent puis disparaissent. Ils partent avec l’argent et tu reste sans rien. Des fois, on est payé en monnaie de singe…. Il y a même des gens qui vous appellent pour une prestation et tu t’entends dire à la fin qu’il n’y a rien…. »
Lors de son passage sur la scène du Festival Ngoma, on a entendu le public faire des éloges à cet inconnu de Kisangani qui a été adopté après avoir passé une heure face à un public réputé difficile.
« …ce gars est terrible. Il a réussi à nous faire pleurer de rire. El Kabwe, c’est la cerise qui manquait sur le gâteau du festival… », a déclaré un habitué de Festival Ngoma.
A propos justement de ce public, Christian estime que Ngoma a un public merveilleux. Il se sent honoré d’avoir été sélectionné pour cette 11ième édition et aurait voulu que le festival ne s’arrête jamais.
« …Je garde dans ma tête qu’il y’a un public chaud mais aussi il fait chaud à Kisangani. C’est normal. Je compte revenir sur Kisangani… »
En attendant, l’artiste est animé par une volonté, la volonté de faire mieux.
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La Rédaction.