Edito : enième agression, des questions sans tabou
La énième séquence d’agression sous couvert de rébellion en cours dans le Nord-Kivu ressemble à ses devancières. Même modus operandi, mêmes éléments de langage à Kigali comme dans les rangs des » rebelles « .
Face à ce remake, mieux à ce « multi » récidive, même discours sibyllin, équivoque, même offre de dialogue des…dupes de la part de ce qui tient lieu de la communauté internationale. Une antienne aussi vieille que la tragédie dans l’Est de la RDC qui trahit au mieux la complicité et, au pire, le double- jeu des concepteurs et des exécutants de la conspiration tentaculaire contre la RDC.
Par rapport à cet éternel recommencement, façon mythe de Sisyphe, des questions valent peut-être mieux que de longs discours ressassés sur la même tragédie dont l’unique victime est la RDC.
Que gagne Kinshasa en s’enfermant dans le diplomatiquement correct ? La Rd Congo officielle va-t-elle continuer ad vitam aeternam à caresser systématiquement Kigali dans le sens du poil ? Les dirigeants congolais vont-ils continuer à faire le jeu de leurs voisins ainsi que de leurs parrains en ne nommant pas leurs vrais agresseurs ? Jusqu’à quand les officiels de Kinshasa continueront-ils à privilégier la déclinaison des agendas d’essence extérieure-sommets sans lendemain, négociations avec des forces négatives et autres rebelles d’opérette – au détriment de véritables intérêts nationaux ?
L’heure n’est-elle pas venue de sonner la révolte en créant et en imposant un rapport de force, préalable aux véritables pourparlers non avec des lampistes, mais avec le Rwanda et ses soutiens ? Cette révolution copernicienne appelle, bien évidemment, l’unité nationale -la vraie- autour d’un agenda strictement congolais et derrière les FARDC.
Gêné quelque peu aux entournures par des partenariats sans vrai retour sur investissement pour le pays réel, le Pouvoir congolais est-il capable d’un pareil sursaut patriotique ? Abonnée à la petite politique politicienne et en même temps sacrée cliente des puissances étrangères -pour nombre d’acteurs- , la classe politique est-elle soluble dans une dynamique unitaire dont l’unique but est de sauver le Congo ?
Autant de questions qui devraient tarauder l’esprit de tout empêcheur de négocier en rond…point. Voilà des décennies que le même scénario de la guerre d’usure défile sous les yeux des Congolais.
Le hic, c’est que ce synopsis, qui charrie déjà un long fleuve rouge de sang de centaines de milliers de Congolais, a pour finalité le démembrement du territoire congolais conçu depuis 1885 à Berlin comme un vaste comptoir pour les « puissants » de ce monde.
José NAWEJ