Environnement : dix mesures urgentes du gouvernement : les inquiétudes du Professeur Alphonse Maindo.

Réagissant aux dix mesures urgentes préconisées par Eve Bazaiba vice-premier ministre, ministre de l’environnement et développement durable, mesures de surcroit adoptées au conseil des ministres d’il y a plus d’une semaine, Professeur Alphonse Maindo dit accueillir cette information à la fois avec satisfaction, inquiétude et préoccupations.

“…il y a là un certain nombre des mesures fortes qui ont été prises notamment en ce qui concerne la nécessité de faire une politique nationale forestière ; ce qui manque et qui est déjà en cours mais qui traine trop. Il y a également des mesures fortes comme la mise en place d’une politique nationale de carbone et les mécanismes de paiement. Ce sont des mesures fortes que nous saluons », note Professeur Alphonse Maindo.

Toutefois, le directeur de Tropenbos RD Congo (une ONG environnementale) relève des mesures contradictoires adoptées par le conseil des ministres du gouvernement Sama Lukonde.

« Cependant là où je m’interroge un peu, c’est de voir qu’il y a quelques mesures qui sont contradictoires. Lorsque d’un côté vous demandez la levée du moratoire sans préalablement examiné les conditions qui étaient mis en place. Les conditions jusqu’à l’année dernière, une bonne partie n’était pas encore remplie ; Et donc du coup on nous dit qu’on lève le moratoire. Or lorsque vous dîtes que vous levez le moratoire signifie qu’on peut réattribuer les nouvelles concessions, les gens peuvent continuer à faire l’exploitation industrielle du bois. En même temps vous prenez une autre mesure qui est donc la suspension de l’exportation de toutes les essences de bois. C’est totalement contradictoire. Vous ne pouvez pas autoriser les gens à exploiter, vous levez le moratoire et n’ont pas le droit d’exporter », s’interroge Professeur Alphonse Maindo.

A en croire ce Professeur de l’université de Kisangani et acteur de la société civile en matière de l’environnement, l’exploitation industrielle de bois n’alimente pas le marché national mais c’est pour l’exportation.
Il se demande par ailleurs que lorsque l’exportation est suspendue à une durée illimité et que les industriels coupent du bois, mais pour en faire quoi ? Pour garder chez eux ? s’exclame le patron de Tropenbos RD Congo. Cependant, il se pose la question de savoir comment ses mesures qu’il qualifie de contradictoires seront mises en œuvre.

IMG 20210718 WA0106 1024x461 Environnement : dix mesures urgentes du gouvernement : les inquiétudes du Professeur Alphonse Maindo.
Photo d’illustration

Le gouvernement de la République démocratique du Congo à travers son conseil des ministres avait adopté dix mesures préconisées par le vice-premier ministre, ministre de l’environnement et développement durable que voici : l’institution de la taxe carbone, la création de l’autorité de régulation du marché carbone, le lancement des études en vue de l’élaboration de politique nationale sur le changement climatique et l’adoption du cadre légal y relatif, la tenue des états généraux de la forêt de la RDC et de la poursuite de l’opérationnalisation du conseil consultatif national des forêts, l’élaboration d’une politique forestière nationale pour la RDC, la re-visitation des concessions forestières octroyées à ce jour, l’institution d’une commission chargée d’examiner la situation des bois rouges abandonnés et/ou stockés dans l’ex province du Katanga, la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière, la prise d’un arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de toutes essences de bois d’œuvre en RDC ainsi que la conciliation des données statistiques entre les services qui interviennent dans le secteur de l’environnement (DGDA, OGEFREM, OCC, DGRAD, DGI, etc).

Jean-Claude Fundi

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