Equation Beya : la ligne de crête… (Tribune de José Nawej)

Autant le confesser tout de go. Les véritables ressorts de ce qu’il est convenu d’appeler « affaire Beya » ne sont connus que d’une poignée d’initiés. Rien de nouveau ni de surprenant en matière d’accusation d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Sous les tropiques africaines -mais pas que -, le halo de mystère et de mythe autour de ce qui s’apparente au « crime de lèse-majesté » induit une espèce d’omerta qui contredit l’abc de l’Etat de droit. Même dans l’hypothèse où il aurait été lésé, le Pouvoir se voit gêné aux entournures et voit son image sur le front des droits de l’homme écornée. Bonjour le cas de figure où le remède est pire que le mal !

En serait-il de même pour « l’affaire Beya » ? Difficile de se prononcer. Rien, quant au fond, ne fuite de ce dossier qui sent le « secret défense » à mille lieues.

Il n’en demeure pas moins que la forme ressemble à un classique d’accusation de tentative de déstabilisation des institutions établies ou encore au phénomène archi-connu de la « révolution qui bouffe ses propres enfants« . Or, dixit Victor Hugo, la forme c’est le fond qui remonte à la surface.

Un sacré défi pour un pouvoir confronté à deux logiques contradictoires. A savoir l’exigence de la tour de vis sécuritaire et l’impératif du respect des libertés fondamentales. Plus qu’un dilemme- cornélien ?-, il s’agit en fait d’un serment à tenir par « notre Fatshi national ». Lui qui s’est voulu « l’antithèse » de ses devanciers en matière des droits de l’homme.

Cette même forme risque de corrompre le fond en introduisant une fausse note dans la belle symphonie et mélodie pro investisseurs étrangers qui berce les nuits de Dubaï. L’expo 2020 valait bien la présence de nos disciples d’Orphée. Trêve de digression.

C’est donc peu de dire que le Pouvoir est sur une ligne de crête. On en sort et s’en sort par un choix. Au fait, choisir c’est renoncer, affirmait André Gide. En l’occurrence, renoncer à quoi ? Là, est toute la question.

José NAWEJ

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