Flux migratoire : PAX et APRU présentent le rapport et analyse du contexte sur la problématique Mbororos dans le Haut et Bas-Uélé.

Pendant deux jours, les représentants des communautés locales du Haut et Bas-Uélé, les autorités politiques et administratives, les représentants des Mbororos ainsi que les responsables des confessions religieuses, vont discuter sur les incidents de sécurité et les violations subies par les défenseurs des droits humains dans le cadre de la présence des Mbororos. Ceci dans le cadre d’un atelier de restitution du rapport PAX et APRU intitulé Etude préliminaire sur la présence des éleveurs de bovins nomades dits « Mbororo » dans les provinces du Haut-Uélé et de Bas-Uélé.

Ces assises qui ont ouverts leurs portes lundi 15 novembre 2021 à Kisangani, province de la Tshopo, sont co-organisés en synergie entre PAX et TROPENBOS RD CONGO.

Les participants à cet atelier de deux jours devront analyser et discuter sur les impacts environnementaux et des conflits territoriaux entre les communautés locales et les Mbororos ; échanger et analyser les politiques et décisions des autorités locales mais aussi des possibles stratégies pour faire face aux conflits de la présence des Mbororos.

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Mariame More directrice de PAX annonce que son institution a commencé à travailler sur la question des Mbororos en 2OO7, suite à la publication d’un rapport d’étude qui rendait compte de l’arrivée des Mbororos dans le Haut-Uélé et le Bas-Uélé. Elle précise que la collaboration de PAX et APRU (action pour la promotion, une organisation locale basée à Faradje dans le Haut-Uélé) sur la question des Mbororos en 2019, a donné lieu à un dialogue avec le gouvernement central actuel et la communauté internationale.

Dans leur rapport, PAX et APRU indique que l’arrivée des éleveurs étrangers génère des conflits sociaux violents entre les groupes de Mbororos et la population locale. Ce rapport souligne qu’il existe peu de mécanismes pacifiques de prévention et de gestion de ces conflits. Cependant, ces deux organisations non gouvernementales notent que la cause principale et sous-jacente de ces tensions est la lutte pour l’accès à la terre, dans un contexte marqué par une compétition accrue pour les ressources naturelles.

Bien que les Haut et le Bas-Uélé, qui comptent plus de trois millions d’habitants, ne soient pas des provinces densément peuplées, la pression sur le sol a considérablement augmenté au cours des dernières décennies.
La croissance rapide de la population est une cause évidente, mais certainement pas la seule. Un tiers du territoire est occupé par des aires protégées- le Parc National de la Garamba, les réserves de chasse de Bili-Uwere et de Mbomu, et la réserve naturelle de Mbomu, ce qui limite les activités de la population, précise le rapport.

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Le rapport cite également la province du Haut- Uélé qui subit la décision prise au niveau national d’accorder des concessions minières industrielles dans le secteur aurifère à des entreprises internationales.

Eu égard à cette perspective, il n’est pas surprenant que la présence des Mbororos, qui parcourent les deux provinces avec environ 175.000 vaches, conduise à des tensions.
Cependant, plusieurs communautés locales ont vécu l’afflux des Mbororos comme un phénomène qui les a privé du contrôle effectif de leurs terres traditionnelles.
Dans certaines chefferies, la population locale est pratiquement obligée à vivre dans des enclaves.
C’est le cas par exemple de Dungu où environ 30 000 Mbororos ont pris les trois quarts de la chefferie de Malingindo qui couvre 10.800 km2, forçant la majorité des 20 000 habitants à vivre dans la partie restante.

Mais aussi à Niangara, où la chefferie de Manziga, d’une superficie de 2 200 km2, a été presque entièrement reprise par les Mbororos. Il en est de même des chefferies de Wando et de Ndolomo qui font face aux mêmes problèmes. Au niveau de Bas-Uélé, les chefferies plus affectés sont: Mopoyi, Ezo, Sasa, Ngindo (en territoire d’Ango), Madi, Soronga, Babena, Ngbaradi, Mabanda, Abarambo, Kembisa (en territoire de Poko) et les chefferies de Boso, Gwamangi, Goa, Kasa, Gaya en territoire de Bondo.

Les provinces du Haut et Bas-Uélé ont connu depuis des années plusieurs vagues de migrations transfrontalières des pasteurs nomades appelés « Mbororos ». Repoussés lors des premières vagues par les Forces Armées Zaïroises (FAZ) en 1982, les Mbororos ont fini par pénétrer dans le territoire de la RDC au début des années 1999 venant du Tchad, et de la RCA. Ces dernières années, l’immigration des Mbororos venus de la RCA a augmenté, suite au conflit armé qui frappe ce pays.

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APRU, action pour la Promotion est une organisation locale basée à Faradje, et se concentre sur le développement durable, les initiatives de consolidation de la paix et la reconstruction de la cohésion sociale.
Tandis que  PAX est un mouvement de paix basé aux Pays-Bas, avec une longue expérience dans le soutien des efforts de la paix dans les zones (post-) conflictuelles. PAX travaille dans les provinces du Nord-Est de la RD du Congo (ancienne Province Orientale) depuis 2003 en œuvrant pour la médiation des conflits et l’amélioration de la sécurité humaine.

Jean Claude Fundi

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