Force de la loi ou loi de la force (Tribune de José Nawej).


Dans la grisaille, un brin d’éclaircie. Dans le flottement ambiant, une petite lueur d’espoir. Une fenêtre d’opportunité s’entrouvre avec la rencontre, hier, entre le speaker de la Chambre et le Président de la CENCO. A nouveau le fil du dialogue ?

Oui, à en juger par le sursis accordé par Christophe Mboso. Les déclarations de deux « ailes ? » de la plateforme « confessions religieuses » donnent aussi à espérer que les partie prenantes dans la désignation du candidat président de la CENI sont prêts à se rasseoir autour de la table. C’est le minimum pour les hommes d’églises.

S’ils n’arrivent même plus à se parler, c’est que la fin du monde est proche ! Si eux qui prêchent la foi, l’espérance… venaient à désespérer de leur mission, il n’y aura plus qu’à entonner le requiem pour un processus électoral consensuel. Car ce serait la dernière pelletée de terre jetée sur la force de la loi. La nature ayant horreur du vide, naîtra alors la loi de la force.

Avec le risque de voir la RDC s’installer dans l’incertitude. Perspective dangereuse pour ce pays -continent, pluriel par nature et donc par définition. Les vieux démons du passé n’ayant jamais véritablement cessé de hanter les nuits de l’arrière-pays où l’obscurité est reine.

La tentation du passage en force ou du fait accompli a toujours été forte lorsqu’on a toutes les manettes du pouvoir d’Etat. Le très convoité impérium et son corollaire le monopole de la violence légitime théorisé par le sociologue Max Weber. Le recours à la loi de la force serait d’autant plus tentante que les partenaires-censeurs occidentaux sont, pour le moment, abonnés au service minimum.

Seulement voilà, pour un pays complexe comme le Congo-Zaïre, rien n’est plié à l’avance. La loi de la force est un raccourci qui confère, certes, une illusion de confort. Mais, qui telle une médaille avec son revers, prépare inexorablement le lit au fameux principe du retour de la manivelle ou de l’effet boomerang.

Aux parties prenantes visibles et surtout invisibles du processus électoral de trancher entre la force de la loi et la loi de la force.


José NAWEJ

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