Kadima : sacré challenge ou pari fou ? (Tribune de José Nawej)

Comment effacer le péché originel ? Comment faire du neuf avec du vieux ? Comment convaincre l’opinion congolaise que le relookage ira au-delà de la devanture jusqu’à toucher l’arrière-boutique ? Une gageure ou presque dans un pays où on a coutume de soigner le contenant sans s’occuper du contenu. Dans un environnement où le paraître renseigne très rarement sur l’être; l’extérieur sur l’intérieur; la forme sur le fond et la surface sur la profondeur.

C’est dire l’étendue du challenge du team Kadima à la tête de la CENI. Adossé au triptyque transparence-impartialité-intégrité, le successeur de Corneille Nangaa ambitionne de donner ses lettres de noblesse à la Centrale électorale. Comme pour faire -symboliquement-du passé table rase, la CENI, version Kadima, a changé de logo. Et donc d’identité.

Une nouvelle centrale électorale nous est-elle née ? A l’instar de René Descartes, les Congolais doutent de tout. Pour paraphraser le philosophe français, on dirait » Dubitant ergo sunt » ( Ils doutent donc ils sont). A la base de ce » doute méthodique et systématique « , mille et une déconvenues essuyées à chaque cycle électoral. Tripatouillage en amont, cafouillage en aval. Bronca au départ , contestations à la chaîne à l’arrivée. Quand on y ajoute les exploits d’inénarrables députés provinciaux à chaque élection au second degré, c’est la totale.

La mue sans la mutation de la CEI en CENI ne pouvait évidemment pas charrier le changement qualitatif tant espéré. Les Congolais sont juste passés du Coca-Cola au Pepsi-Cola.

Ils ne croiront donc pas Denis Kadima sur parole. D’autant que celui-ci souffre,- bien malgré lui ?- comme d’une malformation congénitale bien plus importante que celle de ses devanciers. Les deux mastodontes de l’espace » confessions religieuses » à savoir l’Eglise catholique et l’ECC continuent à…plus que douter de l’indépendance du Président de la CENI vis-à-vis du pouvoir en place. Idem pour les oppositions dans leur ensemble, y compris… » Ensemble « .

Comment, dans ces conditions, arbitrer le marathon électoral ? Il faut deux équipes sur le terrain pour qu’il y ait match, tout comme il faut être deux pour danser le tango.

Devant la presse, le numéro 1 de la CENI a théorisé avec brio sur les contraintes, en faisant le distinguo entre celles qui relèvent de la Centrale électorale et celles qui dépendent d’autres institutions. La contrainte » contestation » de l’équipe de la CENI est sans doute du ressort de la classe politique et sociale.

Question : le » Baron Denis » irait-il jusqu’à dire : » Faites-moi de bonne politique, je vous ferai de bonnes élections » ? Auquel cas, vivement la recherche du consensus sur le processus électoral !

José NAWEJ

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