Kisangani : l’Humour s’invite dans les différents styles théâtraux.

Les bouffons existent à Kisangani. Mais pas des humouristes, des vrais et qui ont fait de l’humour leur métier. En tout cas, c’est un constant fait par le Collectif des Artistes Boyomais, CAB en sigle. Pour mettre en valeur ce style théâtral, cette structure a fait appel à Joyeux Bin Kabodjo, Directeur du Festival Zéro Polemik, résident à Bukavu, au Sud Kivu. Pendant cinq jours, cet humouriste de renom a donné la base de l’humour à douze participants, indépendants et membres de certaines structures culturelles de Kisangani, du vendredi 02 au mardi 06 septembre 2021.

Cet atelier a eu pour finalité, à en croire le formateur,  de répondre à un besoin d’encadrement des humoristes à Kisangani – qui sont déjà dans le métier – et apprendre à d’autres qui pourraient devenir la pépinière du domaine à Kisangani ce qu’est l’humour et ses implications. C’est pourquoi, explique – t – il, cet atelier a essentiellement porté sur  le laboratoire de l’humouriste.

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Joyeux Bin Kabodjo

Joyeux Bin Kabodjo pense que, grâce à cet atelier, les humoristes de Kisangani viennent d’apprendre que l’humour n’est rien d’autre que « le ridicule de la réalité » et qu’il suffisait d’en trouver dans son quotidien pour faire rire.

« …l’humour étant un facteur de cohésion sociale, la ville de Kisangani comme toutes les villes du monde d’ailleurs, n’en a pas moins besoin. D’où l’intérêt d’avoir des humoristes formés et informés sur le métier d’humoriste. Les humoristes qui ont été formés dans cet atelier ont donné une restitution qui a permis de remarquer que le public de Kisangani a besoin de ces genres des moments. Des moments d’humour où le ridicule de son quotidien est peint par l’humoriste dans l’intention de faire rire et d’éduquer par le divertissement… »

Après la séance restitution qui a eu lieu le mardi 7 septembre 2021 à l’Espcae Culturel Ngoma, Joyeux Bin Kabodjo éprouve un sentiment de crainte au delà d’un sentiment de satisfaction.

« …crainte parce que les artistes formés sont bons. Et avec l’expérience qu’ils vont acquérir et les multiples formations qui pourront suivre ce premier module, ça va aller encore plus vite. Mais la grande question reste celle de savoir combien vont demeurer dans le métier ? Il y aura-t-il des scènes récurrentes qui pourront leur permettre d’une manière ou d’une autre de continuer à s’exercer, à s’imprégner de cet art par l’application à celui-ci. ?  Ou alors baisseront-ils les bras face aux spectacles qui se font de plus en plus rares déjà à cause du Covid et/ou tout simplement a cause du fait que le métier d’humoriste prend à peine son envol ? Aussi est-il que l’art est un investissement à long terme et parfois à très  long terme du point de vu finance, talent et buzz. Il faut donc beaucoup, alors beaucoup de patience. Combien en auront? Dieu seul sait… »

Une crainte qui n’en est pas une selon Innocent BOLUNDA, le Coordonnateur du Collectif des Artistes Boyomais, qui estime que l’organisation de cette première formation d’humour prouve à suffisance que sa structure est décidée à mettre sur les rails des vrais humouristes qui pourront compétir à travers le monde.

« …ces artistes qui ont suivi cette première formation d’humour ne sont pas partis de zéro. Ils ont quelques notions de base en théâtre. Joyeux est venu donner un plus et une direction sur ce qu’ils connaissent. Le CAB en se lançant dans cette activité sait en quoi s’en tenir. Les formés ne seront pas délaissés et bénéficieront de l’accompagnement du CAB et de tous nos partenaires… »

Depuis deux mois, le CAB intensifie des activités de formation en faveur des artistes de la ville de Kisangani. Avant celle de l’humour, deux formations ont été organisées sur la direction de l’artiste et sur l’écriture et la constitution d’un dossier de demande des fonds. Avec toutes ces activités et celles a venir, le CAB se lance résolument dans la promotion de la chose culturelle dans la ville de Kisangani, en particulier, et la Tshopo, en général.

la rédaction

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