Kisangani : vers un dénouement de la grogne des opérateurs économiques ?
Au quatrième jour de la paralysie des activités commerciales par les opérateurs économiques de la ville de Kisangani suite à la dégradation de RN 4, les effets se font déjà sentir sur le marché.
Cette situation ne laisse pas indifférent le gouverneur de la province de la Tshopo Louis-Marie Walle Lufungula, qui s’en va à la recherche de la résolution de la crise.
L’autorité provinciale envoie un émissaire aux commerçants
Selon un opérateur économique qui a requis l’anonymat et ayant pris part à la rencontre initiée vendredi 27 novembre 2020 par l’émissaire du gouverneur de province, toute la situation au sujet des revendications des commerçants de Kisangani et transporteurs exploitant la RN 4 a été passée à peigne fin.
A l’en croire, plusieurs problèmes liés à la tracasserie sur la route nationale numéro 4 ont été abordés notamment la multiplicité des taxes dont celles exploitées par la DGRPT consistant à cadenasser les véhicules en marchandises tout en ne procédant à l’ouverture qu’en présence de 25 services de l’État.
Toujours selon cet opérateur économique, un compromis a été trouvé avec l’émissaire de Louis-Marie Walle Lufungula. Et d’ajouter qu’il revient maintenant à l’autorité provinciale de valider ce compromis afin de permettre aux opérateurs économiques de lever leur mouvement de grève.
Cet opérateur économique, sous anonymat, renseigne qu’au cas où l’autorité provinciale réservait une suite non favorable à ce compromis dans les 48 heures qui suivent, les commerçants se verront dans l’obligation d’exprimer leurs revendications dans la rue au cours d’une marche le 1er décembre prochain.
En rappel, c’est depuis mercredi 25 novembre 2020 que les activités commerciales restent paralysées à Kisangani chef-lieu de la province de la Tshopo. Magasins, boutiques et dépôts restent fermés.
Que pense l’homme de la rue ?
Plusieurs personnes abordées par la rédaction de la rfmtv.net, tout en déplorant les conséquences issues de cette grève, semblent donner raison aux opérateurs économiques.
« Tout ceci arrive tout simplement parce que nous sommes dans un non État », pense un observateur averti« . Selon lui, nous avons tout un gigantesque ministère de plan mais qui ne planifie rien. « Comment peut-on laisser la situation pourrir jusqu’à ce niveau si tout était planifié? », S’exclame – t – il.
Une route qui, selon lui, génère des millions mais qui demeure le cadet de soucis de ceux qui gèrent la Respublica par manque de volonté politique.
« C’est très bien ce qu’ils ont fait, car c’est inadmissible que l’on paye des multiples taxes imposées par l’État pendant que ceux qui payent pour être en ordre avec ces taxes sont en ce moment bloqués quelque part à cause de la mauvaise gestion de notre province », pense un autre.
Selon lui, le FONER doit justifier ces 1 400 000 $ débloqués pour la réhabilitation de cette voirie urbaine.
« Si la RN4 n’est toujours pas réhabilitées, en tour cas ils peuvent continuer avec la grève« , conclut-il.
« … parfois, j’ai honte d’appartenir à cette province où il n’y a pas de leadership conscient, si ce n’est que le vol, le détournement, le djalelo, la corruption et les antivaleurs dans tout le sens », soutient un autre.
A un dernier de conclure : « …Il est inexplicable qu’on débloque plus de 1 400 000 de dollars américains par la FONER et que rien ne marche jusqu’à ce jour. Les concernés nous doivent des explications« .
Les opérateurs économiques de la ville de Kisangani réunis au sein de l’association des commerçants du Congo exigent la réhabilitation de la RN 4 et invitent à l’occasion, le gouverneur de province à suspendre les activités du pont bascule installé au PK 13 sur la RN 4 ainsi que le paillage de la taxe conventionnelle des voitures transportant les marchandises.
La route nationale numéro 4 est dans un état de délabrement très avancé qui nécessite une réhabilitation urgente.
Jean-Claude Fundi