La forteresse CENI…

Inutile de sonder Fatshi sur le dossier CENI. Pour le Président, c’est « Kadima kaka » comme pour paraphraser façon contrepied feu Gizenga. Devant le Congrès, le chef de l’Etat a même conseillé aux forces politiques d’envoyer leurs délégués pour occuper les postes vacants.

« Fatshi béton » n’est donc pas soluble dans l’approche consensuelle pour laquelle milite le « bloc patriotique ». La CENCO et l’ECC sont fixés. Les Evêques catholiques qui attendaient des réponses à leur mémo savent à quoi s’en tenir. Du moins pour le volet « CENI » .

Requinqué par la position -ou la posture?- du Président, Denis Kadima peut y aller de son « J’y suis, j’y reste ». Lui qui, chaque jour qui passe, reçoit un à un les ténors des chancelleries occidentales basées à Kinshasa. Des ballets diplomatiques qui ont valeur de reconnaissance et de soutien au nouveau patron de la CENI. Des défilés d’ambassadeurs -l’inévitable Hammer en tête- qui résonnent comme une espèce de prime au tropisme occidental du successeur de Joseph Kabila.

Les tenants d’une solution consensuelle dont la CENCO et l’ECC devraient-ils abdiquer en constatant que la « messe est dite » ? Surtout que la recette sit-in devant la CENI sur le boulevard du 30 juin à un jet de pierre de la Place de la Gare en est son deuxième « pschitt ».

Comme son devancier, le Régime applique, en effet, à la lettre la disposition sur la sanctuarisation du siège de la Centrale électorale. Toujours puisant dans les méthodes d’hier et d’avant-hier, le même pouvoir n’hésite pas à appâter certains sociétaires du FCC avec les postes vacants au bureau de la CENI. Un gros poisson du PPRD est en passe de tomber dans le filet. Antivaleur s’il en est, le débauchage a encore de beaux jours devant lui.

Que peut, alors, faire le « bloc patriotique » face à ce qui apparaît comme une victoire aux points de la Fatshisphère dans un match qui n’est pas encore terminé ? Le camp présidentiel qui a pu désactiver l’appui de l’épiscopat catholique et de la hiérarchie protestante aux processions anti-Kadima qui déferlaient dans les rues de Kinshasa.

En deux rencontres avec les hauts dignitaires du pays, la glace était brisée. Les Princes de l’Eglise, en commençant par l’inénarrable Ambongo, ont mis de l’eau dans leur vin. Beaucoup trop d’eau selon certaines » brebis « . Depuis, les » marcheurs » sont comme orphelins de leur(s) père(s) tutélaire(s).

La politique étant une affaire de rapport de force, au « bloc patriotique » de relever le défi. Sinon, aux simples contestations via les médias, le Pouvoir aura beau jeu d’opposer ce vieux proverbe archi connu : « Le chien aboie, la caravane Kadima passe ».

José NAWEJ

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