La justice en embuscade… (Tribune de José Nawej).
Principe des vases communicants ou effet domino? Fonctionnement basique et régulier des institutions ? Trêve de jugement. Pas de conclusion hâtive. Tant il semble encore trop tôt pour juger l’entrée en danse et en transe de la justice dans la croisade anti-CENI. On y verra un plus clair à l’issue de la convocation par le Parquet du porte-étendard des laïcs catholiques.
Tout comme il paraît prématuré de se faire sa religion sur la mise en branle de la Justice par rapport à l’enquête-inquisition d’un « consortium d’ONGS et de médias » estampillé « Congo hold-up« . Dans les deux cas, inutile d’aller plus vite que la musique. Exit donc – à ce stade -tout procès en partialité contre…la justice rd congolaise.
Même si, il est vrai, la très longue et riche jurisprudence zaïro-congolaise ne plaide pas a priori pour nos prétoires d’où il n’est pas rare d’humer un parfum…politique. Voire politicien. Pas la peine d’être grand clerc en la matière pour trouver des exemples dans chacun des régimes qui se succèdent depuis la IIème République jusqu’à ce jour.
On peut se consoler du fait que les « liaisons dangereuses« -référence au roman épistolaire décriant les mœurs dans la France du XIIIème siècle- ne soient pas une exclusivité tropicale. Les liens incestueux entre les pouvoirs politique et judiciaire passent même pour un « péché mignon » – un oxymore pas du goût des croyants- dans nombre de pays, toutes latitudes et longitudes confondues. Le « J’accuse de Zola » début du siècle dernier peut être repris en boucle à travers la planète Terre. C’est dire.
Pour paraphraser le stratège militaire prussien Carl Von Clausewitz, il ne serait pas exagéré d’affirmer dans cette veine que la justice est la continuation de la politique par d’autres moyens. Que de séquences d’ici et d’ailleurs qui continuent à conférer une éternelle jeunesse à l’expression « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » !
Silence dans la salle ! Pas d’inquisition, façon « Justice hold up » ! Aux juges de dire le droit, tout le droit et rien que le droit. En toute indépendance ! A mille lieues des procès politiques, de la loi du plus fort, de la justice des vainqueurs. Vœux pieux ? Rêve ? La parole est à la Justice.
José NAWEJ