La table desservie de Katumbi (Tribune de José Nawej)

Moïse Katumbi, encore combien de divisions ? Pas mieux que cette formule du célébrissime dirigeant soviétique Staline sur l’étendue des dégâts causés par le variant » reniement » qui sévit au sein de la « katumbisphère « . La liste de ministres, parlementaires… qui brûlent publiquement celui qu’ils ont adoré hier ne cesse de s’allonger.

Exit le tube » Je chante Katumbi « . Bienvenue à la chanson » Je suis Fatshi Béton« . Opus repris, cette semaine, dans tous les dialectes du Grand Katanga avec le talent d’Orphée par un groupe de députés de l’Union sacrée de l’espace cuprifère. Pas la peine d’être spécialement doué en politique pour savoir contre qui cette production scénique a été orchestrée et scénarisée.

Seulement voilà, il n’y a pas l’once d’adhésion à une quelconque vision-laquelle au demeurant ? – dans cette fatshimania. La petite musique, genre chant de sirène, sur le remaniement et les mises en place dans les entreprises publiques est particulièrement agréable à … » l’oreille ? « . Non au…ventre.

En guise d’exégèse pour comprendre le temps présent, il n’y a pas mieux que la leçon crépusculaire du Premier ministre Ilunkamba : » Il faut savoir quitter la table quand elle est desservie . Moi, je ne vais pas quitter la table desservie chez moi pour aller chez le voisin« .

S’il est une table remplie qui fait saliver, c’est bien celle de » Notre Fatshi national « . Il y en a pour tous les goûts, tous les palais et toutes les gorges. Véritable invitation, façon appel d’air, à tous les gourmands et gourmets.

Alors, un maroquin dans le prochain gouvernement remanié, réaménagé, greffé, saucissonné, amputé… ou un strapontin dans une entreprise publique vaut bien une énième allégeance au PR05 dans le pur style de » Le Corbeau et le Renard « .

Sous les tropiques zairo-congolaises, partir de » Mobutu cent ans » à » Fatshi Béton » en passant par » JKK wumela » ne pose aucun problème au laudateur. Pas le moindre remords au flagorneur. Après tout, Jean de La Fontaine avait prévenu tous les princes d’ici- bas : » Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute« .

Ayant eu la fortune d’obtenir la fortune sans avoir eu à accéder au graal présidentiel, Moïse Katumbi expérimente déjà cette locution-phrase du plus populaire de fabulistes français. Y trouvera-t-il matière à immunisation contre l’antivaleur « culte de la personnalité » qui est le stade ultime de la flatterie ?

Difficile de parier sur les effets secondaires de l’ivresse du lait. Qui n’a pas juré après le régime Mobutu, » fontaine, je ne boirai pas de ton eau » ?

José Nawej

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