Le remaniement dans l’air est-il dans l’air du temps ? (Tribune de José NAWEJ)

La société rd congolaise est d’une telle fluidité que tout se sait ou finit par se savoir. Dressé dans l’ère pré-NTIC, ce constat de Léon Kengo-trois fois Premier ministre sous le Président Mobutu- n’a pas pris la moindre ride. Il a, au contraire, rajeuni de plusieurs décennies et donc gagné en ampleur. Une cure de jouvence à n’en point finir tant l’informatisation ambiante fait du vaste monde -en ce compris la RDC – une grande maison de verre.

Ainsi, sans nécessairement être dans le secret des dieux, ni se rendre coupable du délit d’initié, nombre de Congolais n’ont pas attendu le dernier conseil des ministres pour savoir qu’il y avait un remaniement dans l’air. Est-il dans l’air du temps à l’ère et à l’heure où se dessine la dernière ligne droite pour les élections quasi générales de 2023 ? Là commence le questionnement sur l’opportunité ou pas du réaménagement de l’équipe Sama Lukonde Un remaniement pour quoi faire ? Elargir la base politique du pouvoir de manière à maximiser les chances de rempiler pour le « Commandant en chef de l’Union sacrée de la nation et ses troupes » ? Vraisemblable à en juger par les noms des ministrables qui circulent en haut lieu.

Vu de Fatshi candidat à sa propre succession, renforcer son camp passe d’abord par rassurer les » déçus » tshisekedistes de la première redistribution des cartes post-divorce FCC-CACH, ensuite puiser dans la légion d’anciens kabilistes XXL reconvertis au Fatshisme pur et dur et enfin récompenser ceux des Katumbistes qui viennent de renier publiquement leur « bienfaiteur » d’hier en vue, espèrent-ils, de mieux bétonner leur position dans sous les ors et lambris des palais ainsi que des cabinets douillets de la République .

S’agirait-il de redonner un second souffle au gouvernement en en extirpant des » bois morts » et en y injectant quelques « vertébrés » supposés qui n’en finissent pas de ronger leurs freins dans le garage de la réserve de la République ? Il est vrai qu’en terme de compétence et donc d’efficacité, les membres de Sama Lukonde I ne sont pas logés à la même enseigne. Pis, du fait d’un casting où le pedigree n’était pas forcément le critère essentiel, seule une poignée de ministres émergent de la cohue.

Au finish, la loi de Gresham selon laquelle « la mauvaise monnaie chasse la bonne » s’applique mutatis mutandis à l’équipe gouvernementale. Pa seulement. Au fond, à toute la superstructure exécutive de la Fatshisphère en commençant par la Présidence de la république.

Pas sûr, dans ces conditions, qu’un simple replâtrage du Gouvernement suffise à combler le gap. Le ver est dans le fruit.

José NAWEJ

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