Obsèques de Laurent Monsengwo, un tocsin pour les « puissants » rd congolais.

Impossible de ne pas relever le contraste apparent entre l’envergure XXL du Cardinal défunt et l’état du cercueil dans lequel est logée sa dépouille. Tout en sobriété. A mille lieues des bières cinq étoiles que les » puissants » d’avant-hier, d’hier et d’aujourd’hui se procurent pour y placer les leurs.

Puissant, homme de et du pouvoir, Mgr Monsengwo l’a, pourtant, été. Archevêque métropolitain de Kisangani avant de le devenir pour Kinshasa, Cardinal, Haut dignitaire de l’Eglise catholique à l’échelle planétaire, Président de la Conférence nationale souveraine (CNS) et puis du Haut conseil de la République, parlement transitoire, et, last but not least dauphin par nécessité ou par défaut -c’est selon- du Président de la république pour la transition post-négociations Palais du peuple. Des consultations qui ont mis fin au dédoublement institutionnel par la fusion de deux ordres. A savoir celui issu de la CNS et celui de la IIème République recyclée pour le besoin de la cause par le Président Mobutu et ses affidés.

Le Maréchal crépusculaire qui était sur le point d’être coiffé au poteau par Mgr le Président. Une espèce de troisième voie au sommet de l’Etat après celle de la Primature avec Léon Kengo -le même – que Mobutu et son vieil » ami-ennemi » Tshisekedi étoufferont dans l’œuf ! Le second organisant notamment une marche monstre anti-Monsengwo, encouragé par le premier.

Que la dépouille de cet homme multi-puissant revienne au pays enveloppé dans un cercueil fait de bois ordinaire sonne comme une leçon pour tous les Congolais d’en haut. Ce n’est pas tout. Que le corps du plus illustre des catholiques de Rd Congo, peut-être même d’Afrique centrale repose à la morgue de l’hôpital Saint Joseph de Limete loin de « bonnes adresses » qui font tendance dans la jet set kinoise n’en charrie pas moins un message.

Sans être dans le secret… des dieux ni prétendre avoir la science infuse en exégèse -dans laquelle l’illustre disparu excellait- on ne peut cependant ne pas entendre retentir, telle une cloche, deux locutions latines qui font florès depuis la nuit des temps. Il s’agit de « vanitas vanitatum et omnia vanitas » et son succédané » sic transit gloria mundi « .

Sans égaler l’érudition du latiniste Laurent Monsengwo, on peut puiser dans Ecclésiaste la première traduction, en l’occurrence » vanité des vanités, tout est vanité « . Et » ainsi passe la gloire du monde » pour la seconde qui tire sa source dans le catholicisme.

Il n’y a pas meilleure leçon pour les puissants rd congolais en place et ceux en devenir ou en…redevenir. Prêts pour les premiers à tout pour conserver leur rente de situation et obsédés, pour les seconds, par l’accession au pouvoir à n’importe quel prix. Puissent les obsèques sonner comme un tocsin jusqu’à l’inhumation du Cardinal émérite !

José NAWEJ

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