Partagée entre le Barreau et l’art, Fanny Muyenga Nyange se dit être « la voix des sans voix ».

La quarantaine révolue, Fanny Muyenga Nyange, est une avocate au Barreau près la Cour du Lualaba.  Avocate mais aussi comédienne, nous l’avons découvert lors de la onzième édition du Festival Ngoma, Rencontre Internationale des Arts de Scène. Elle a bien voulu répondre à nos questions.

Trop jeune, elle accompagne sa mère à l’Alliance Française de Lubumbashi où elle prend goût à la lecture. Mais aussi à l’école primaire, elle est sélectionnée pour prester dans des sketches. Elle se souvient qu’elle récitait souvent les discours du feu maréchal président Mobutu. Au Lycée Lubasha, à  Lwishia, elle intègre  la troupe du lycée

« .. et entre-temps quand  je rentrais à la maison pour les grandes vacances, je jouais dans une troupe de la place, la troupe théâtrale Maarifa. Et à l’université, je continuais à jouer dans la troupe de la faculté de droit (carpe diem). Là, nous faisions des procès fictifs. Je jouais dans ukwemut et enfin dans la troupe Phoenix jusqu’à ce jour… »

Pour elle, le théâtre  est une passion et cet art influe positivement sur son travail d’avocate.

« …le théâtre m’a déjà ouvert au monde. Le théâtre me permet de bien parler (éloquence), surtout dans la profession que j’exerce. Le théâtre m’a  aidé  dans beaucoup de choses. Le théâtre m’aide à m’exprimer, à  éduquer, à  revendiquer et à  former… Je concilie très bien les deux que je considère comme la même chose. Quand je plaide, je revendique pour mon client ses droits violés et quand je fais du théâtre, je revendique pour la masse. Nous sommes là voix des sans voix… »

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Fanny Muyenga Nyange dans le pièce  » le rêve des autres » avec la Troupe Phenix de Kolwezi, pendant le Festival Ngoma 11

A ceux qui pensent que les femmes artistes s’exposent et sont qualifiées de légères, Fanny Muyenga n’est pas du tout de cet avis. Elle pense que les femmes sont exposées, certes, mais comme dans les autres domaines, la légèreté  de la femme dépend d’une personne à  une autre.

« …L’essentiel c’est de savoir faire la part des choses. Il ne nous est pas interdit d’aimer mais en étant qu’éducatrice des masses, nous nous devons d’être exemplaires… »

Même si le théâtre ne paie pas en République Démocratique du Congo, elle en garde des très bons souvenirs.

« …le théâtre m’a  ouvert au monde extérieur…la rencontre avec d’autres artistes des différents endroits du monde. Et le souvenir récent, c’est le festival Ngoma 11 où j’ai  fais la connaissance des grands artistes des différentes troupes de Kisangani, Goma, Beni et Bunia, Lubumbashi. C’est le meilleur des souvenirs…

La Rédaction

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