Plat préféré : hold-up (Tribune de José Nawej).
Les Zaïro-congolais n’ont pas attendu le génie créateur des enquêteurs du siècle pour consommer du « hold-up« . Dès le seuil de l’indépendance, « Hold-up » s’est invité comme menu.
Incapables d’éviter cet étrange plat dans leurs assiettes, ils ont dû manger, façon avaler des couleuvres. Au service, un maître d’hôtel…noir coaché par des blancs. Conséquence de ce hold-up, le premier Premier ministre issu des urnes sera neutralisé jusqu’à ce que mort s’en sera suivie.
Quatre-cinq ans plus tard, rebelote. Les Congolais, qui avaient évité du hold-up pendant le plat de résistance que furent les élections législatives gagnées haut la main par la coalition de Moïse Tshombé, voient le dessert tourner au vinaigre : le hold- up qu’ils avaient cru conjurer revient au galop, mieux à la table ! Ce sera Evariste Kimba !
En novembre 1965, un drôle de cadeau de fin d’année attend le pays : un hold-up dans le hold-up. Le maître d’hôtel -le même- se déleste de sa tenue blanche et consomme personnellement son double hold-up.
A partir de ce moment -là, le hold-up est décrété « plat préféré » des Zaïrois . Pas seulement sur la terre de l’authenticité. Dans beaucoup d’autres pays africains aussi.
De sorte que le hold-up est mangé à toutes les sauces. Il est donc soluble dans moult recettes. A la manière de notre non moins national « Mpiodi » ou « Thomson » pour les intimes.
Ainsi, trouve-t-on « Hold-up braisé à la Gécamines« , « hold-up grillé à la Miba« , « hold-up à la sauce Banque centrale servi avec BGFI-Bank« , « hold-up chauffé aux rétro-commissions« …Et last but not least hold-up servi dans les urnes ! Autrement appelé, hold-up électoral. De cette sous-recette sont nés des amuse-gueules comme le « hold-up parlementaire » ou encore « hold-up bureau CENI » !
Comme quoi, « Congo Holdup » est comparable à la viande d’éléphant. Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts !
Sauf qu’il faudra éplucher des dizaines de milliards de documents pour enrichir l’enquête et non pour la parachever. Car, « Hold-up » n’a pas encore été détrôné du hit des plats préférés en RDC. Des tomes et des tomes en perspective.
De quoi meubler ad vitam aeternam les programmes des médias impliqués dans cette investigation-coupe-gorge. Reste à savoir si les fins limiers du « Clan Kabila… » sont, pour le moment, prêts à varier leur menu.
José NAWEJ