PPRD-UDPS en mode « chiasma » (Tribune de José Nawej)
Plus de doute possible. Une opposition nous est née à la Chambre ! Elle a pour nom FCC et pour prénom PPRD. Et a reçu son baptême hier dans les travées de l’Hémicycle. Incarnation du pouvoir depuis sa première naissance, le FCC vient d’être enregistré -RAM faisant foi- comme opposition parlementaire.
Pour les Congolais d’un certain âge, la mue de la famille politique chère à Joseph Kabila fait penser à X-Or, champion, toutes catégories, de la transmutation dans une série télévisée de la chaîne publique brazza-congolaise des années 80. Ayant changé de statut et donc de rôle, le PPRD-FCC a vu le vide créé être comblé illico presto par celui qu’il a remplacé dans le box réservé à l’opposition. L’UDPS -USN, est mécaniquement devenu le nouveau visage du Pouvoir.
Voici une opposition qui ne s’était jamais opposée auparavant parce que née et grandie au pouvoir ! Voilà un pouvoir dont les héritiers réels et… putatis découvrent les ors et lambris des palais de la République car n’ayant jamais, pour la plupart d’entre eux, séjourné dans les bureaux douillets de Gombe.
Pour les premiers, il s’agit d’apprendre à s’opposer en surfant sur la sempiternelle misère du peuple. Quitte à faire systémiquement et systématiquement feu de tout bois. L’essentiel étant de ramer dans le sens des attentes du plus grand nombre. Même si cela passe par la démagogie de bon sentiment.
A nouveau schème, nouveau schéma pour les seconds pour qui il est question de brûler les codes pro peuple voire un tantinet populistes d’hier pour adopter et adorer le discours aseptisé qui sied à la gestion de la chose publique. En somme, troquer la politique de réponse facile à tout pour celle qui se veut l’art du possible. Aux orties le » il n’y a qu’à » qui assaisonnait des prises de parole -parfois ? ou souvent ? -à l’emporte-pièce pourvu qu’elles caressent le Congolais lambda dans le sens du…poil. Bref, il s’agit pour l’opposition PPRD-FCC d’échanger les vestes de marque contre le costume -galerie Mongo- abandonné par l’UDPS. Et pour le nouveau pouvoir d’enfiler les habits » griffés » laissés par la nouvelle opposition.
Les accrocs à la stylistique apprécieront ce parfait chiasme. Dans son repos éternel que rien ne peut guère troubler, l’exégète hors pair Laurent Monsengwo y trouverait matière à illustrer sa théorie de « convergence parallèle » . Les adeptes d’Antoine Laurent Lavoisier auront, une fois de plus, de quoi expérimenter le célèbre principe selon lequel « rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme » .
Au fait, il n’y a rien de nouveau dans l’Hémicycle. Juste l’illustration de la vieille et instructive chanson : « mokili tour à tour » du compositeur de talent Lutumba Simaro.
José NAWEJ